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Séduis moi

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Message par Anta Lun 30 Sep - 20:51

Ceci n'est pas une histoire RP. Mais c'est une histoire. Une histoire que j'aimerais dédiée à deux petites filles, l'une qui vient de naître, l'autre qui réclame sa naissance à coup de pied, mais aussi à toutes les filles du monde pour qu'un jour elles aussi elles puissent murmurer "Séduis moi..."

Cette histoire a été écrite en co-auteurage avec ma meilleure amie (et qui vient donc d'accoucher), Tamia, il y a de celà déjà ... ouf, presque 9 ans. Ca me rajeunit pas... Enfin bref, avant de vous la poster petit à petit, j'aimerais faire un topo du monde et des personnages pour les personnes qui ne connaitrait pas (ou ne pense pas connaitre, car ce manga à été diffusé en animé sous le nom de Nicky Larson dans le temps du Club Dorothé).

Les personnages :

Ryo Saeba : Âge inconnu, probablement dans la quarantaine. C'est un orphelin elevé en plein milieu d'une guerre civile dans un pays d'Amérique du Sud où il a servi comme mercenaire et où il a appris les armes et les techniques de survie. Trahis par son père adoptif, il s'est enfui vers les Etats-Unis où il a travaillé comme nettoyeur (tueur à gages). Après quelques années il s'est installé à Tokyo où il s'est rapidement fait une réputation dans le milieu de la mafia. Il y fera la connaissance d'un policier, Hideyuki Makimura, sous l'influence de qui il se tournera plus vers la protection rapprochée et l'investigation que le meurtre. A l'assassinat d'Hideyuki, Ryo s'occupera de la soeur de celui-ci qui fêtait son 20ème annivessaire ce jour là.

Kaori Makimura: La soeur d'Hideyuki et la partenaire de Ryo. Elle est une orpheline adoptée par le père d'Hideyuki, aussi un policier, à la mort de son vrai père lors d'une poursuite en voiture. Kaori ne le sait pas et Ryo n'arrive pas à lui dire ce secret qu'Hideyuki lui avait confié. Elle est amoureuse de Ryo mais n'arrive pas à le lui avouer car elle ne sait pas ce que Ryo pense vraiment d'elle. Ce dernier n'arrête pas de courrir après toutes les jolies filles et n'hésite pas à lancer des vacheries à son attention, mais en même temps il se porte à chaque fois à son secours et de temps à autre un geste doux lui échappe. Bien que novice au début du manga, Kaori évolue et devient une experte dans les pièges en tout genre et le maniment des explosifs. Elle possède également une ENORME massue (100 tonnes en général) qu'elle sort d'on ne sait où pour corriger Ryo quand il devient insupportable. Ils partagent un appartement depuis une dizaine d'année maintenant.

Mick Angel & Kazue: Mick était le partenaire de Ryo quand il était aux Etats-Unis. Il était le nettoyeur nr. 1 des USA jusqu'à ce que sous la menace du père adoptif de Ryo, il essaye de tuer ce dernier et est grièvement blessé pendant le combat. Ryo, sachant qu'il est sous l'emprise d'une drogue, le sauvera et ne reniera pas leur amiété. Il se remettra grâce aux soins de Kazue qui est infirmière et avec qui il se met en ménage. Comme Ryo il apprécie les jolies femmes au grand désespoir de Kazue.

Falcon & Miki: Tous les deux des anciens mercenaires, ils se sont mariés et tiennent un café du nom de Cat's Eyes (clin d'oeil de l'auteur à une autre de ses series). Falcon a une carrure imposante et il est chauve. Un accident l'a laissé aveugle ce qui fait qu'il porte en permanence des lunettes de soleil, mais il est tellement atténué à son environnement qu'il est difficile de le remarquer.

Saeko & Reika Nogami: Les filles du Préfet de police de Tokyo. Saeko est officier de police (sergeant) tandis que sa soeur est détective privée. Elles sont toutes les deux de grandes manipulatrices de Ryo qui arrivent à lui faire faire tout et n'importe quoi en échange d'une promesse d'un rendez-vous.

Eriko: Une très bonne amie de collège de Kaori qui est entre temps devenue une des plus grande styliste du Japon. Elle fait de temps en temps appelle à Kaori pour lui servir de mannequin. Ryo est vexé qu'à chaque fois qu'ils se croisent, elle pense plus aux vêtements qu'il porte qu'à son corps d'Apollon.


Voilà, je crois avoir donné un résumé assez concis des personnages. Tous les autres personnages (sauf si j'en oublie) sont des créations de l'imagination des auteurs de la fanfiction.

Je vous saurais gré de bien vouloir poster vos messages à propos de cette histoire sur le post "Séduis moi - Commentaires" dans la même section, ce afin que l'histoire reste lisible.

Bonne lecture !
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Message par Anta Lun 30 Sep - 20:54

Chapitre 1 : Parce qu’il faut bien que tout commence…
Auteur : Tamia

Le quartier de Kabuki-Cho était fidèle à lui-même en ce début de nuit. Les enseignes multicolores de tous les love-hôtels propices aux nuits de folie, boîtes de nuit branchées gardées par des armoires à glace et autres cabarets aux divertissements libertins où l'alcool, le sexe et la nudité coulaient à flot illuminaient la nuit si bien que l’on y voyait comme en plein jour. Les voix s’élevaient dans les rues, parfois plus très fraîches lorsqu’un homme un peu trop ivre se mettait à chanter à tue-tête et parfois pleines de charme et de sensualité lorsqu’une hôtesse cherchait à attirer les clients (ou plutôt les pigeons à plumer…). Certaines scènes pouvaient parfois être choquantes, comme voir ces femmes se ruer tels des requins sur l'homme qui passait devant elles et qu'elles essayaient à présent de faire entrer dans le cabaret. Mais les passants ne semblaient pas remarquer l’absurdité et le ridicule de cet événement. C’était ainsi que les choses se déroulaient à Kabuki-Cho. La débauche faisait partie du paysage…

Non loin de là, se trouvaient deux amis touristes, un français et un belge qui avaient entendu parler de ce quartier des joies et plaisirs et qui voulaient voir si sa réputation valait la réalité. Ils n’étaient pas déçus ! Toutes ces lumières, toute cette peau à l'air libre, tous ces gestes provocants et suggérés ! C’était même encore pire que ce qu’ils avaient osé imaginer ! Mais, ils étaient surtout effarés par la scène qui se déroulait devant eux ! Ils avaient les yeux rivés sur le type aux prises avec les « aguicheuses », les « rabatteuses » du cabaret. Et ce gars ne semblait ni surpris ni encore moins choqué. Il les regardait d'un air amusé, la mine déformée par un rictus qui, même de loin, effrayait fortement les deux touristes européens, comme s'il y était habitué. C’était hallucinant…

« _Tiens donc, te voilà toi, fit une des filles en se collant contre l’homme. Mon petit chou, ça fait bien une semaine que tu n’es pas venu nous voir, fit-elle en effleurant du bout des doigts sa joue rendue rugueuse par une barbe naissante… Tu nous as manqué tu sais… Pourquoi t’es pas venu plus tôt, fit-elle avec une mine boudeuse tout en caressant son torse.
_Ah ah ah, répondit ce dernier, tentant de garder son calme mais sa face lubrique montrait bien son excitation montante, j’ai eu du travail cette semaine.
_Oh alors tu es venu pour te détendre après cette difficile semaine. Viens, entre avec moi, tu ne seras pas déçu, minauda t-elle.
_Oh oui alors, fit une seconde en se lovant encore plus étroitement contre lui et en laissant ses mains courir sur son fessier, tu m’as terriblement manqué. Tu m’avais promis de revenir très vite Ryô… Toi qui tiens toujours tes promesses, tu t’es fait désirer.
_Oui, oui, je sais, je suis impardonnable mes petites lapines mais maintenant, je suis là ! Et je vais honorer ma promesse. »

Ryô ne se sentait déjà plus ! Il avait travaillé d’arrache pieds sur une affaire pas jolie du tout. Il était fatigué mais il avait ressenti le besoin de se changer les idées pour évacuer son stress : une fois de plus Kaori avait risqué gros. Il avait attendu qu’elle s’endorme et avait veillé son sommeil de longues minutes avant de quitter l’appartement. Il ne connaissait qu’un seul moyen pour décompresser : boire à en oublier ses soucis, faire la fête et laisser les demoiselles le réconforter un peu. Et sentir ces deux corps aux formes si généreuses pressés contre lui, lui donna un coup de fouet : son mokkori réagit. Il savait à ce moment qu’il passerait toute la nuit dans ce cabaret qui était en fait un des clubs de strip-tease les mieux côtés de Kabuki-Cho…
Il attrapa les jeunes femmes.
« _Vous avez raison les filles ! Allons faire la fête ! Ca me fera le plus grand bien ! Emmenez-moi au paradis ! »
Les deux femmes lui enlacèrent la taille. La main gauche de Ryô explorait déjà l'opulente poitrine de la première fille, tandis que sa main droite caressait les fesses de la seconde. Oh, bien sûr, il n’était pas dupe, il savait parfaitement qu’elles en voulaient essentiellement à son portefeuille, que le but était de ne lui laisser que la peau sur les os et ses yeux pour pleurer mais, en cet instant, il s’en fichait : il voulait juste oublier…

C’est ainsi qu’ils pénétrèrent dans l’établissement sous le regard effaré des deux touristes européens… Les deux hommes se regardèrent comme s’ils étaient soudainement tombés sur une autre planète ! Ce qui était le cas après tout ! Jamais ils n’auraient assisté à pareille scène en France ou en Belgique ! C’était contre les bonnes mœurs !
« _C’est pas croyable ! Tu as vu ça, fit le Belge.
_Oui, j’ai vu ! Mais tu sais, à bien y réfléchir, ça n’a rien de surprenant ! J’ai entendu dire que les Japonais avaient une mentalité très ouverte en matière de sexualité, répondit le Français. Et tu sais ce que je me dis en cet instant précis ?
_Non mais je suis tout ouie !
_Que dirais-tu d’entrer dans ce cabaret pour voir de nos yeux ce que ce type va faire avec ces filles ?
_En observateurs ?
_Tu as tout compris !
_Je suis partant ! Mais attention à ton porte-monnaie ! Ces établissements sont vampiriques !
_Je m’en doute ! Allez ! Allons-y gaiement ! Je suis sûr que ça vaudra le déplacement… »
Et les deux amis européens pénétrèrent dans cet antre de plaisir mais en étant bien loin de se douter de ce qu’ils y verraient…

Il se sentait comme dans du coton. Il avait l’étrange sensation d’être enveloppé dans une chape de brouillard chaleureuse. Tout y était merveilleusement confus… Il donnerait beaucoup pour pouvoir demeurer toujours dans une telle atmosphère… Pourtant, tout doucement, il sentait que cette merveilleuse sensation quittait son corps et son esprit. Il tenta de la retenir mais il n’y arriva pas…

Des bruits sourds pénétrèrent son ouïe qui amplifia instantanément le tintamarre lui donnant l’impression que sa tête était prise entre deux timbales. Qu’est-ce que c’était que ces bruits ?… Il n’y avait qu’une seule solution pour le savoir : ouvrir au minimum un œil. Mais sachant l’effet que ça lui ferait immanquablement, il repoussait cette échéance le plus qu’il le put. Hélas, ses paupières n’écoutèrent pas sa volonté et s’ouvrirent malgré lui…

La lumière l’aveugla immédiatement. Une douleur caractéristique et très bien connue prit d’assaut son crâne, fulgurante, dévastatrice si bien que son cerveau se ferma à tout. Ses neurones se broyèrent sous cette affreuse douleur. Nom d’un chien ! Il en tenait une belle ! Ca lui arrivait rarement d’en être à ce point là ! Il fallait bien pourtant qu’il découvre ce que ces bruits étaient… Le voile se déchira petit à petit. Il était allongé, ou plutôt affalé, sur une petite table ronde de couleur rouge. Il se partageait la place avec une bonne dizaine de bouteilles de champagne vides certaines encore debout, d’autres couchées sur la table et quelques verres dont certains portaient des traces de maquillage. Il nota machinalement que c’était du champagne français, du Moette et Chandon, pas n’importe quoi ce champagne… Les verres qu’il avait vus, qui étaient en fait des coupes de champagnes, ne tenaient pas tous debout non plus. Certains étaient renversés. L’un d’entre eux était même cassé. Cette table, vraisemblablement une table de cabaret, était ni plus ni moins dévastée. Mais qu’est-ce qui s’était passé ici ? Ses souvenirs n’étaient vraiment pas très clairs. Où était-il exactement et qu’avait-il vraiment fait ? Il se rappelait avoir été accosté par deux des superbes créatures du cabaret. Elles l’avaient accompagné à sa table où l’une d’elle avait pris place sur ses genoux tandis que l’autre commandait une bouteille de champagne. « Pour fêter la fin de ton affaire » lui avait-elle dit avec un petit clin d’œil. Il n’avait pas protesté. Ils avaient bu ensemble. D’abord une coupe, puis une seconde et une troisième. Une autre fille s’était jointe à eux et avait miaulé qu’il ne restait rien pour elle. Il avait commandé une seconde bouteille de champagne et l’avait servie avant de resservir les autres et lui-même. Ce qui s’est passé par la suite était très confus et embrouillé. Peut-être que quelqu’un pourrait l’informer des détails de cette soirée plutôt bien arrosée, du moins s’il arrivait à se lever…
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Message par Anta Lun 30 Sep - 20:55

Lentement, ses mains agrippèrent le bord de la table et, prenant appui, il se redressa. Ce simple geste le fit transpirer. Sa tête tournait tant et si fort qu’il referma les yeux pour retrouver un semblant d’équilibre. Quand le monde cessa de tourner, son premier réflexe fut de s’assurer que son arme était toujours à sa place. Sa gueule de bois était telle qu’il ignorait totalement ce qu’il avait pu faire. Il se trouvait dans un cas rare d’amnésie éthylique. Il constata avec soulagement que son python était toujours dans son holster…

Bien, maintenant, il devait découvrir où il était. Il inspira et rouvrit les yeux. Son regard se porta tout autour de la grande salle quasi déserte. Seuls les agents de service s’y trouvaient pour faire le ménage et redonner bonne figure au lieu avant la nouvelle nuit de spectacles. Il reconnut alors l’endroit : Le Baiser du Dragon. A nouveau ces affreux sons résonnèrent, des espèces de tintements qui s’amplifiaient tels des échos dans sa tête… Ah, il y était : des bruits de verres qui s’entrechoquent. Les plongeurs faisaient la vaisselle…

Et à ce stade de sa réflexion, une idée le frappa soudain : pourquoi était-il encore ici ? Pourquoi le patron ne l’avait-il pas jeté dehors comme il ne manquait pas de le faire à chaque fois qu’il tentait de s’incruster après la fermeture ? Pourquoi l’avoir laissé cuver sur cette table ?… C’était pas normal. Mais il n’eut pas le temps de s’interroger davantage que ce dernier se présenta devant Ryô, le regardant avec une flamme ardente dans le fond des yeux et lui présentant un sourire carnassier qui ne présageait rien de bon. Ryô eut alors très peur : qu’avait-il bien pu faire pour recevoir un tel accueil ?… En temps normal, il se faisait souffler une véritable gueulante quand il terminait inconscient dans le cabaret et il se réveillait dans la ruelle parmi les poubelles de l’établissement…

« _Mon petit Ryô, je crois que nous allons faire un malheur grâce à toi ! », fit-il le patron en attrapant les deux mains de Ryô et en les secouant énergiquement et de bon cœur avant de prendre un cigare, de l’allumer et de s’installer confortablement sur un des divans.

Ryô cligna plusieurs fois des yeux. C’était quoi ça ? Ca voulait dire quoi ? Devant le regard stupéfait de Ryô, l’autre se renfrogna.
« _Ne me dis pas que tu ne te souviens de rien ?
_Euh, et ben, c’est-à-dire que ?… Je crois que je n’aurais rien contre l’idée qu’on me rafraîchisse la mémoire ?
_Pas de problème.Tiens, fit-il en lui tendant, tout sourire, un paquet de feuilles agrafées entre elles.
_C’est quoi ça ?
_Et bien lis-le ! »

Sceptique, le nettoyeur s’empara des papiers. Il tenta de lire mais eut besoin de plusieurs minutes avant que ses yeux n’arrivent à faire comprendre à son cerveau ce qui était écrit. Au fur et à mesure de sa lecture, il devenait de plus en plus blanc, si tant est que se soit possible vu que sa gueule de bois le rendait déjà plus que pâle. Ses mains tremblaient tellement il avait du mal à lire le texte de la dernière page alors que les gouttes de sueurs qui glissaient le long de son front irritaient ses yeux. Finalement, après un très gros effort mental, il arriva à la fin. Son regard se fit ahuri. Ses doigts se crispèrent sur le fragile papier qui se chiffona légèrement. Il se leva brusquement, comme si sa gueule de bois venait de disparaître miraculeusement à la lecture de ces feuillets, et brandit les documents sous le nez du patron en s’époumonant.

« _SUNG !! C’est quoi <i>CA</i> !!! C’est pas possible !! J’ai pas pu signer un truc pareil moi, vociféra t-il.
_Mais bien sûr que tu as signé cela. Tu peux le constater toi-même d’ailleurs. C’est bien ta signature en bas de la page non, affirma l’homme en tirant d’un air satisfait sur son cigare.
_Va encore que j’aurais signé, mais je n’aurais jamais signé un truc où je dois faire du… du… CA ! s’exclama Ryô en bégayant. Ce n’est pas du tout mon genre !!
_Au contraire ! Je te vois bien faire <i>ça</i> comme tu dis. Nous t’avons tous vu à l’œuvre ! Oh, bien sûr, il faudra un peu paufiner ton style mais avec un bon entraînement…
_C’est impossible… C’est impossible… se lamentait Ryô en se frottant les yeux. C’est un cauchemar !! Je vais me réveiller ! Je DOIS me réveiller !! Debout Ryô !! s’écria t-il en se donnant de vigoureuses claques sur le visage.
_Tu as signé, Ryo, déclara Sung d’une voix tranchante, tu m’as même supplié de trouver une solution…
_Une solution à quoi ?!! s’exclama le nettoyeur en prenant sa tête entre ses mains, tentant désespérément de comprendre ou de se souvenir. Je ne comprends strictement rien à tout ce que tu me racontes !
_Et bien, je constate que tu ne te rappelles vraiment de rien ! Arf, soupira t-il, soit, je vais t’expliquer… »

<i>Flash back, quelques heures plus tôt dans le cabaret</i>

Ryô se tenait accroupi devant la scène. Il ressemblait à un chien en rut, la bave aux lèvres, les babines pendantes, l’œil lubrique et excité. Lui qui pouvait avoir tant de charisme devenait un vrai cloporte baveux devant une jolie paire de jambes. C’est ce que se disaient les serveuses en voyant ce si navrant spectacle. Mais bon, elles n’iraient pas s’en plaindre ! A chaque fois qu’il venait, elles avaient droit à une forte prime : Ryô n’était pas un client farouche. Et elles avaient réussi à le faire boire plus que d’habitude. Et ce n’était pas n’importe quel champagne qu’elles s’étaient faites offrir mais du champagne d’importation française, le meilleurs au monde… Mais le résultat sur lui était affligeant… Elles soupirèrent… Enfin, depuis le temps, elles le connaissaient bien ! Et puis, après tout, il était très divertissant et il les respectait. Pas comme certains clients à qui il avait parfois botté le train…

Ryô avait les yeux exorbités… Comme ces deux stripteaseuses étaient belles et bien foutues… Oh oui alors, elles étaient vraiment bandantes ! D’ailleurs son mokkori ne savait plus où donner de la tête. La brune ou la rousse ? Il y avait déjà quelques heures qu’il ne pensait plus ni à Kaori ni à son affaire ni au désastre qui avait failli se dérouler. Les vapeurs d’alcool lui avaient fait tout oublier. Il voulait juste profiter de ce moment de détente sans se poser de questions…
« _Oh oui les filles ! Danser pour votre petit Ryô ! Ahhhh, oui, oui… Jetez le soutien-gorge… Donnez-le moi ! Vous êtes douées… »
Les stripteaseuses en questions s’approchèrent de lui tout sourire et lui firent une démonstration de leurs talents. Il ne se sentait plus. Les autres clients s’amusaient en observant le spectacle. Ca valait le détour de voir l’expression de ce type se métamorphoser en fonction des gestes des demoiselles. Une chose était sûre : il appréciait grandement le spectacle. Mais Ryô en voulait plus : il grimpa alors sur la scène..

Les deux amis européens n’en rataient pas une miette. Le Belge sortit son caméscope numérique dernier cri et enregistra les aventures de ce gars. Il fallait absolument amener une preuve en Europe de ce qu’ils avaient vu ! Ce n’était pas un spectacle à manquer…

A quelques mètres de là se trouvait le patron de la boîte qui observait le tableau avec un petit sourire en coin. Il se tourna vers le barman.
« _Regardes-moi un peu Saeba ! Ce type est un spectacle à lui tout seul ! Il amuse les autres clients sans même sans apercevoir ! Et puis, quand il vient, il en a toujours pour son argent ! Une bonne partie de la recette de la soirée, nous la lui devrons ! Quel pitre !
_Oui, vous avez raison patron. Mais là, il a tout pris à crédit.
_Comment ça, à crédit ? Mais il a dit qu’il avait travaillé ?
_Oui, mais les filles n’y sont pas allées de main morte ! Elles lui ont fait commander du champagne français !
_Mince alors ! Ca se complique là ! Nous savons tous qu’il est très mauvais payeur ! »
Soudain le barman se mit à rire.
« _Quoi, tu trouves cela drôle peut-être ? La dernière fois, il m’a fallut trois mois de harcèlement pour qu’il me règle sa note !
_Non, répondit l’employé en essuyant une larme, mais regardez-le cet idiot ! Il est monté sur scène !
_Qu’est-ce qu’il fait Bon Dieu, fit le patron atéré.
_Je crois qu’il imite les filles ! »
Le patron observa alors le spectacle. Ryô se déhanchait au rythme de la musique tout en s’effeuillant de manière très intelligente. Bien sûr, l’expression de son visage qui reflétait son état d’ivresse rendait le tout plutôt comique, sans oublier les bouteilles qu’il avait nouées de chaque côté de sa tête pour imiter des oreilles de lapins, mais à bien y regarder, il se défendait pas si mal… Tout d’un coup une idée germa dans l’esprit du vieil homme tandis qu’un sourire se dessina sur ses lèvres. Il se leva.
« _Je vais dans mon bureau. Dans 30 minutes tu m’amènes la facture de Saeba et ensuite tu me l’envoies.
_Bien patron. »

Ryô n’avait pas apprécié d’être dérangé en pleine manifestation de ses « talents de danseur » mais, comme le patron voulait lui parler, il se devait de le rencontrer. Chancelant à chaque pas, il se dirigea vers le bureau. Il frappa et entra. Il referma la porte capitonnée. Ainsi, les bruits de la salle et de la musique se firent feutrés. C’était bien, au moins, ils s’entendraient parler, ils ne seraient pas obliger de hurler.
« _Pourquoi tu m’as dérangé ? Je m’amusais bien avec tes filles moi, salua Ryô en s’affalant sur un fauteuil en face du bureau.
_Oh oui, j’ai pu le constater mais, Ryô, dis-moi, fit-il en prenant une feuille qui se trouvait sur son bureau et en la lui tendant, comment comptes-tu me payer tes dettes ?
_Comment ça mes dettes, répondit-il en prenant la feuille mais sans la regarder. Pour une fois, je ne devrais pas en avoir, j’ai bien travaillé ! Alors, on a des sous, fit-il d’un ton enjoué.
_Et bien oui, regarde un peu par toi-même ce que cette soirée t’a coûté ! Si je ne me trompe pas, tu en as pour 5 millions de yen ! (NDA : 5 millions de yen = +/- 35 000 euros)
_Com… combien !!! s’écria Ryo en prenant appui sur le bureau pour mieux se pencher vers son interlocuteur.
_ 5 millions. Les filles m’ont bien indiqué, comme tu viens toi-même de le dire, que tu avais travaillé dernièrement donc je suppose que tu vas pouvoir me régler ta note !
_Mais non, je ne peux pas régler une telle somme !
_Tu n’as pas l’argent ?
_Si je l’ai, mais je ne peux pas m’en servir pour te payer !
_Et pourquoi cela ?
_Pourquoi ? Pourquoi ? Tu oses me demander pourquoi ? Ne me fais pas croire que tu n’en as aucune idée ! Parce qu’ELLE me tuerait !
_Je vois… Et bien il ne reste pas beaucoup de solutions : je vais devoir, hélas pour toi, faire descendre chez toi un huissier de justice qui confisquera tes biens pour apurer ta dette ! Peut-être même devra t-il t’expulser de chez toi ! Je ne peux pas me permettre un trou de 5 millions de yen ! Ma comptabilité ne s’en remettrait pas !
_Un… Un huissier ?… A la maison ?… »
Un filet de sueur glissa entre ses omoplates alors qu’il imaginait la réaction de Kaori si elle voyait débarquer chez eux un huissier qui viendrait saisir leurs meubles pour payer les dettes qu’il aurait fait dans un club de striptease et s’ils se retrouvaient virés de leur appartement ! Un vent de panique monta en lui alors qu’il sentait non pas une massue mais les mains de Kaori attraper son cou et l’étouffer lentement en l’injuriant à chaque instant… Ryô fit alors le tour du bureau et se jeta aux pieds du patron. Bien évidemment, cette réaction de la part du nettoyeur n’était pas du tout son style ! Et Sung remercia le fait qu’il était ivre sinon il aurait très probablement goûté à la froideur du canon du magnum sur la peau chaude de sa nuque ! Jamais City Hunter ne se laissait menacer par quiconque ! Enfin si ! La seule personne au monde à le menacer sans crainte, c’était ELLE, comme il le disait si bien ! Mais Sung comptait sur son état d’ivresse avancée pour tirer de lui ce qu’il avait fomenté…
« _Non, pitié, pas les huissiers ! Elle me tuera sinon ! Il doit bien y avoir une autre solution ! Trouves-en une ! Et puis, tu ne peux pas me dépouiller de mes biens ! J’ai besoin d’un endroit où vivre ! Tu n’as pas le droit de mettre le protecteur de Shinjuku à la rue ! Je ne serais plus respecté dans le milieu si une telle chose se produisait ! Ca mettrait aussi ton « commerce » en mauvaise posture ! Tu sais que c’est grâce à moi si tes affaires ne sont pas la cible de racket. Personne ne touche aux endroits que City Hunter fréquente ! Il doit bien exister un autre moyen ?… » Ryô pleurnichait à chaudes larmes dans ses mains.
Un sourire triomphant s’installa sur la petite bouche sournoise du maitre des lieux. Il l’effaça rapidement avant que Ryô ne le voit, et fit mine de réfléchir pendant quelques instants.
« _J’ai peut-être une idée : travaille pour moi le temps d’apurer tes dettes et nous serons quittes.
_D’accord ! Mais il ne faudra le dire à personne tu entends !! Surtout pas à… »
Il hésita à finir sa phrase.
« _A qui ?
_A ma partenaire !
_Promis, répondit très vite le second homme. Tiens, ajouta t-il vivement avant que Ryô ne change d’avis, ou qu’un semblant de raison n’afflue soudainement, tout en lui tendant des feuilles. Signe-moi cela et considère que c’est notre accord pour éponger ta dette.
_Je signe où ? Là ? Je peux te faire confiance hein ? Je ne lis pas ! demanda Ryô en attrapant le stylo et en apposant sa signature.
_Mais oui tu peux me faire confiance ! On est ami non ?
_Oui oui, c’est vrai, fit le nettoyeur en rendant les feuilles et en ricanant.
_Bien, va finir de t’amuser. »
Ryô se sauva sans en demander plus et rejoignit les danseuses avant que les choses ne s’aggravent pour lui… Un merveilleux sourire fendit le visage du patron. Et bien, ça avait été plus facile que prévu…
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Message par Anta Lun 30 Sep - 20:56

C’est ainsi que Ryô quitta le bureau soulagé d’avoir trouvé une solution qui laisserait Kaori dans l’ignorance totale de sa nouvelle stupidité…

Durant ce temps où le nettoyeur avait quitté la scène, les touristes perdus dans ce monde de luxure visionnaient ce qu’ils avaient enregistré. Ils étaient morts de rire ! De longues larmes d’hilarité glissaient sur leurs joues. Les filles, abandonnées par Ryô, les remarquèrent et se dirigèrent vers eux. De suite, elles constatèrent qu’ils n’étaient pas japonais alors l’une d’entre elles demanda en anglais.
« _Et bien, vous semblez bien vous amuser ! On peut rire, nous aussi ? »
Le Belge, qui parlait couramment anglais, répondit :
« _Oh, c’est rien de bien passionnant ! Mais si vous voulez tout savoir, nous avons filmé ce gars, votre client, alors qu’il était sur scène ! Ca sera un superbe souvenir pour nous ! Nous ne savons pas qui est ce type, et on ne veut pas le savoir non plus mais alors, qu’est-ce qu’il est drôle ! Sur ce, nous allons prendre congés et sachez que nous n’oublierons jamais cet endroit ! Au revoir ! »
Le Belge dit quelques mots au Français et ils sortirent du cabaret dans un état euphorique ! Ils repartaient demain dans l’après midi mais cette dernière soirée les faisaient partir le cœur léger…

Ah le Japon…

<i>Fin du flash back</i>


Il s’appuya contre le dossier de la banquette. Non, c’était encore pire que dans le pire de ses cauchemars… Il tenait entre ses mains un contrat de… Non, il n’arrivait même pas à prononcer en pensées ce mot… Mais comment avait-il fait pour aboutir là ?… Quand cesserait-il de se mettre dans des situations pas possible ?… Que faire à présent ? Le contrat était signé, c’était sa signature, sans conteste. Et puis, si Kaori venait à apprendre ça, il était fini ! Elle ne lui pardonnerait pas, elle le tuerait pour de bon.

Kaori… Le contrat… Kaori… Le contrat… Kaori… Ryô considéra sa première option, puis la seconde, pesant le pour et le contre à la recherche de toutes les conséquences que son choix provoquerait. La fureur de Kaori… L’humiliation du contrat… Une vie en enfer aux mains de Kaori… La honte de son « job »… Sa mort entre les mains de Kaori… Ryô soupira et retint un sanglot. Il n’y avait pas vraiment de choix à faire… Il capitula et rendit le contrat à Sung en baissant la tête de désolation. Il avait demandé une solution pour éviter la colère de Kaori, il l’avait reçue et elle était malgré tout toujours mieux que tout ce que Kaori pouvait lui infliger…

« _Comment ? Je suis trop connu pour… tenta t-il une dernière fois de s’échapper.
_Ne t’en fais pas pour ça, j’ai pensé à tout ! Tu vas voir ! Je vais te faire prendre des cours et puis on te masquera le visage. Enfin, nous paufinerons les détails quand tu auras fini tes cours de danse et que tu seras au point !
_QUOI !!!!! Des cours de danse !!! Mais t’es complétement malade !!!
_Et bien oui ! Comment veux-tu honorer ton contrat sans une préparation préalable !
_ En tout cas, je te retiens ! Comme si tu ne pouvais pas me proposer autre chose qu’un contrat de… de ça !! Tu as profité que je n’étais pas dans mon état normal pour me faire signer n’importe quoi !
_C’est toi qui m’as supplié de trouver une solution ! Que voulais-tu que je te propose ? Tu sais très bien ce que nous faisons ici non ?»
A ce moment, le sourire du patron se fit perfide et moqueur.
«_Mon petit Ryô-chou, tu es ici dans un club de strip-tease. Dois-je te rappeler que tu as signé un contrat de… »

Le sang de Ryô ne fit qu’un tour. Non, il ne voulait pas entendre le mot ! Le lire avait déjà été insupportable, mais l’entendre donnerait une dimension réelle à ce qui se produisait. Pourtant le patron, qui était désormais aussi le sien, lâcha le mot qui scella son destin.

« … chipendale… »
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Message par Anta Dim 6 Oct - 14:17

Chapitre 2 : Ne fais pas aux autres…
(Auteur : Lifetree)

« - A ce soir ! » cria Ryô en dévalant l’escalier et en claquant la porte derrière lui avant même que Kaori ne puisse se retourner pour répondre.

La jeune femme fixa la porte, soucieuse et incrédule et quelque peu suspicieuse. Elle regarda l’horloge : 7h47 ! Ce n’était pas dans les habitudes de son partenaire d’être debout à une heure aussi matinale et encore moins quand ils n’avaient pas d’affaire en cours. Elle se demanda immédiatement si son partenaire n’était pas tombé sur la tête et n’avait pas perdu ses facultés en chemin. Quelle mouche l’avait donc piqué pour qu’il quitte l’appartement aussi vite ?… Enfin, elle n’allait pas se plaindre non plus. Il était debout, hors de la maison, sans l’avoir insultée de quelconque manière, autrement dit une excellente journée pour nettoyer l’appartement de fond en comble !

Ryô, de son côté, dévala les escaliers jusqu’au garage comme s’il avait le diable aux trousses. Il s’engouffra sans ralentir dans la mini qui démarra en trombe. Zigzagant entre les voitures qui faisaient le trafic matinal de l’heure de pointe, le nettoyeur se fraya un passage vers le centre ville. Une demi-heure plus tard, miraculeusement sans avoir écrasé personne, il s’arrêta en face d’un imposant bâtiment. Il coupa le moteur et regarda sa montre. 8h20. Il soupira et s’affala sur le volant. Il se sentait au bord de la crise d’hystérie. Dans quelle galère s’était-il encore fourré ?… Il avait encore dix minutes avant son rendez-vous. Se secouant il sortit de la voiture, attrapa au passage un sac de sport qui reposait sur la banquette arrière, et marcha d’un pas ferme vers la porte d’entrée, feignant une assurance qu’il était loin de posséder. Au-dessus de celle-ci de grandes lettres d’or proclamait fièrement « Opéra National ».

 « Excusez-moi » Ryô s’adressa nerveusement à la réception « Où puis-je trouver la loge de Mr… euh… Vladimir Zlopslinsky s’il vous plait ? » demanda t-il en prononçant tant bien que mal le nom qu’il lisait sur la carte donnée par Sung.

 « L’escalier du fond, troisième étage, deuxième couloir de gauche, cinquième porte sur votre gauche » répondit la femme avant de recommencer à papoter avec sa collègue.

Son attitude énerva Ryô qui se sentait déjà fébrile mais il se contrôla et suivit les directions qu’elle lui avait données. Arrivé à destination, il observa la porte devant lui. Comme dans les films, elle portait une étoile argentée avec le nom de l’artiste à qui elle appartenait : Zlopslinsky. Ryô soupira, résigné, et frappa trois petits coups timides, espérant de tout son cœur que l’homme avec qui il avait rendez-vous ait complètement oublié celui-ci. Malheureusement une voix donna la permission d’entrer. Au grand étonnement de Ryo, elle résonnait fluette et féminine. Or il avait rendez-vous avec un homme. Il jeta un nouveau coup d’œil à l’étoile, mais elle indiquait toujours le même nom que l’instant précédent. Ryô fronça les sourcils mais entra tout de même. Se serait-il trompé de loge ? Il ferma la porte et leva son regard.

 « Zouhou mon chou ! Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? »

Ryô crut tomber à la renverse quand ses yeux rencontrèrent l’occupant de la loge. Mais c’était quoi cette chose ?! Quel scientifique maléfique avait pu créer ce croisement entre Rambo, un paillasson et Fifi le caniche ?!? Un énorme frisson de panique parcourut le dos de Ryo. Il avait fréquenté pas mal d’endroits bizarres avec des gens encore plus bizarres, mais le spécimen devant lui dépassait tout ! Il était à présent persuadé de s’être trompé de loge.

 « Excusez-moi » balbutia Ryô en cherchant désespérément la clinche de la porte. « C’est une erreur ».

 « Mais pas du tout Mr Saeba… C’est bien vous n’est-ce pas ? Je vous ai tout de suite reconnu ! Monsieur Sung vous a très bien décrit  » susurra l’homme, enfin ce qui aurait dû être un homme, derrière lui tenant ses mains jointes sur son coeur. Ryô s’immobilisa. Lentement il tourna la tête. La sueur recouvrait son front. « Je suis Vladimir Zlopslinsky, la personne que vous cherchez. Comme vous pouvez le constater, Mr Sung m’avait prévenu que vous viendriez aujourd’hui. Et l’éloge qu’il m’a faite de vous me rendait vraiment impatient de vous rencontrer.»
 
Ryô eut du mal à déglutir. « Vous… vous êtes mon instructeur ? » demanda t-il d’une toute petite voix en bégayant, tandis qu’un corbeau en provenance de l’Opéra de Pékin passait derrière lui.

 « Qu’est-ce que tu es mignon quand tu parles comme ça ! » s’écria le danseur qui s’avança d’un bond et pinça les joues de Ryô pour les secouer comme s’il était un bébé. « Tu as deviné juste mon chou ! Tu vas avoir l’honneur et la joie de travailler avec le grand Zlopslinsky ! » déclara l’homme en faisant une révérence très théâtrale.

Ryô eut envie de vomir. L’homme qui allait être son instructeur était complètement maboul. Non seulement ses cheveux d’un blond couleur beurre lui arrivant aux épaules étaient frisés et crépus lui donnant la tête d’un avocat ou juge anglais, mais en plus il se baladait en collant serré et torse nu. Si on lui avait donné une épée il n’aurait que manqué un nez adéquat pour avoir le portrait craché de Cyrano de Bergerac ! A bien y regarder, il ne ressemblait pas du tout à un homme même si le collant moulant indiquait le contraire ! Sa voix haut perchée, sa manière de parler, ses petits pas féminins et gracieux…

Etait-il ?…

 A cette idée, Ryô paniqua.  « Seigneur » supplia Ryô en observant le danseur faire sa révérence « Ayez pitié de moi ! Ne me dites pas que je vais ressembler à ce… ce… à <i><b>ça</b></i> quand tout sera terminé ! Je vous en prie ! Je veux rester un homme moi !!! »

 « Bon » continua Zlopslinsky en sortant de sa révérence et en posant les mains sur les hanches. « Première chose, je veux que tu m’appelles Vlad, comme tout le monde. Je ne veux rien entendre dans le genre de Maître ou Sensei comme vous les japonais disent ou Monsieur Zlopslinsky. Simplement « Vlad ». Et moi je t’appellerais Ryô, hein mon chou ? Il n’y aura pas de formalité entre nous » déclara Vlad en caressant la joue de Ryô avant de donner une pitchenette sur le nez du nettoyeur. Ryô eut envie de le flinguer mais malheureusement pour lui et heureusement pour <i>« Vlad »</i>, il était parti sans emporter son arme. « Nous deviendrons de grands amis, j’en suis sûr et certain. Deuxièmement, Mr Sung m’a donné deux mois pour te former. Je te préviens dès maintenant que tu vas devoir travailler d’arrache-pied. Tu vas apprendre en deux mois ce que mes élèves apprennent généralement en deux ans. Je n’aurais jamais accepté si Mr Sung ne m’avait pas assuré que tu avais du talent… Enfin, on verra d’ici quelques minutes si Monsieur Sung a raison à ce sujet» continua la star en examinant attentivement, et critiquement, le corps de Ryô, une certaine partie avec beaucoup plus d’intérêt que le reste. Ryo sentit la colère s’insinuer dans ses veines. S’il avait eu son arme, il aurait abattu Sung sans hésiter. « Bon, c’est pas tout ça Ryonichou ». Les dents de Ryô grincèrent à lui faire mal « mais ce n’est pas à papoter que l’on avance. Changes-toi vite fait qu’on puisse rejoindre la salle de danse. »
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Message par Anta Dim 6 Oct - 14:19

A ces mots, Ryô pâlit. Toute cette farce prenait soudainement un caractère officiel… S’obligeant à se taire, Ryô disparut derrière un paravent où il enfila les vêtements qu’il avait apporté. La lumière était telle que son ombre fut projetée sur le papier du paravent en question et pendant qu’il se déshabillait, il pouvait sentir le regard de Vlad suivre avec grand intérêt le moindre de ses mouvements. Il avait l’impression d’être dévorer des yeux. Et ça l’irritait profondément. Il n’avait rien contre les gays ou contre les travestis, il avait passé beaucoup de temps avec certains d’entre eux dans les bars de Kabuki-Cho et il avait même des indics parmis eux. Mais Vlad… Un frisson lui parcourut le dos. Il ne savait pas si l’homme le dégoûtait, lui faisait peur ou le mettait en colère. Probablement les trois. Après deux minutes, il sortit de derrière le paravent, vêtu d’un t-shirt moulant et d’un jogging. Vlad le regarda d’un air critique tout en secouant de la tête.

 « Non, Ryochou, non ! Le t-shirt moulant c’est très bien, mais alors le jogging pour un danseur, ça ne va pas du tout ! Tu n’es pas un eunuque bon sang ! Montre-toi !! Tu vas devoir apprendre à t’exhiber pour tes spectacles alors autant t’habituer tout de suite à mettre des atouts en valeur ! Il va falloir que tu me trouves quelque chose de plus saillant ! C’est pas du tout sexy ce que tu portes ! Et sache que pour la profession que tu t’apprêtes à embrasser, être sexy est la clé de la réussite ! »

Ryô grinça des dents et eu envie d’hurler. « C’est pas sexy, c’est pas sexy… Mais je veux pas être sexy !! Je veux même pas être là ! Je veux rentrer chez moi » hurlait-il intérieurement. Hélas, il ne pouvait pas… Il avait signé un contrat… Penaud, il hocha la tête d’un air résigné et répondit qu’il n’avait rien d’autre que le jogging. Vlad implora le ciel des yeux avant de se diriger d’un pas leste vers une armoire et d’en sortir une paire de collant bleu ciel en lycra brillant qu’il offrit à Ryo. Ce dernier ouvrit de grands yeux en voyant le minuscule morceau de tissu luisant que Vlad tenait dans ses mains. Une sueur froide glissa entre ses omoplates. Ce n’était pas possible ! Il ne voulait pas quand même pas qu’il s’affuble d’un truc pareil devant lui ? Mais… Mais avec ça sur lui, l’autre énergumène verrait tout !! Mais alors vraiment tout !! Non non non non !!! Il ne voulait pas mettre ça ! Ryô fit trois pas en arrière totalement paniqué par ce qui lui arrivait. Vlad soupira avec exaspération. S’avançant vers son élève, il lui intima de l’enfiler de suite et de s’en procurer un à la fin du cours ainsi que des chaussons de danse : les baskets n’étaient pas ce qu’il y avait de plus élégant pour la scène ! Ryô eut un nouveau mouvement de recul. Quoi ? Des chaussons ? Et puis quoi encore !! Un tutu aussi non ? Tapant légèrement du pied en signe d’impatience, Vlad représenta le collant à son disciple qui n’eut d’autre choix que de repasser derrière le paravent pour enfiler cette immonde vêtement moulant. Il s’observa un moment avant d’attraper le courage de se montrer à son professeur. Et la réaction tant redoutée de Vlad confirma ses craintes ! Ryô, pourtant pas pudique pour deux sous, avait la sensation d’être nu devant cet homme qui n’en était pas un !
Durant ce temps, Vlad attendait plus ou moins patiemment que Ryo se change. Quand enfin ce dernier fit son entrée, son regard rencontra le corps moulé dans le collant. Des étoiles s’allumèrent dans ses yeux ! Sa bouche s’ouvrit légèrement alors qu’il le jaugeait sans la moindre retenue et sans cacher son appréciation.
« Hum, mon Ryochou, je savais bien que le collant était fait pour toi ! » A ce moment, Vlad réalisa qu’ils avaient perdu beaucoup de temps. Alors il secoua la tête pour ôter de son esprit les images salaces que le superbe corps de Ryô avait engendré et guida ce dernier, tellement dépassé et écoeuré du regard plus que convoiteur de Vlad, qu’il se laissa entraîner sans broncher jusqu’au dernier étage où il y avait plusieurs grandes salles, éclairées par d’immenses fenêtres dans le toit. Les murs étaient recouverts de miroirs, augmentant la luminosité des pièces. Vlad se dirigea vers une des plus petites salles pour donner son cours.

 « Commençons… » déclara t-il avec un sourire carnassier en fermant la porte au plus grand désespoir de Ryô qui ne s’attendait pas à en ressortir vivant.
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Message par Anta Dim 6 Oct - 14:20

Lentement, posant délicatement un pied devant l’autre, Ryô monta les escaliers menant à l’appartement. Il se tenait aussi droit qu’un i, la tête bien perpendiculaire aux épaules, les traits de son visage reflétant toute sa souffrance. Grognant et gémissant, il escalada la dernière marche et poussa un soupir de soulagement. Il ne pensait jamais y arriver. Il avait pourtant l’habitude des exercices physiques mais il comprenait seulement maintenant l’ampleur du travail : apprendre en deux mois l’équivalent de deux années d’études intensives ! Ah, quelle misère ! Enfin, la journée était finie… Plus que quelques pas et il serait chez lui. Une douche bien chaude, un peu de baume anti-douleur sur tout son corps meurtri de courbatures et il pourrait s’écrouler sur son lit… Son doux lit bien moelleux qui ne ferait pas protester ses muscles endoloris… Faisant un gros effort il consulta sa montre : 1 heure du matin. Non, pas possible !

 « Merde, merde, merde ! » pesta t-il mentalement. « Si jamais Kaori n’est pas encore couchée, je risque de passer un mauvais moment ! Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui raconter moi ? Pas la vérité ça c’est sur ! Si au moins j’étais saoul ou que j’empestais l’alcool, j’aurais encore pu dire que j’étais dans un cabaret. J’ai même pas une bouteille de whisky sur moi pour en verser un peu sur mes vêtements… Aaargh ! Et en plus elle m’a vu partir ce matin ! Qu’est-ce que j’aurais bien pu foutre pendant toute une journée en n’ayant avec moi qu’un t-shirt et un jogging… Elle ne voudra jamais croire que je suis allé faire du sport… Mais qu’est-ce que j’aurais soi-disant bien pu foutre à 8h du matin !? »

Alors qu’il formulait plein d’excuses bidons, plausibles et moins plausibles, il arriva devant la porte. Emanant de derrière celle-ci, il sentit l’aura inquiète mais meurtrière de Kaori. Il déglutit et fit un pas en arrière. Alors ses craintes étaient fondées : elle l’avait attendu. Peut-être qu’il fallait mieux qu’il dorme dans la rue ? (NDT : mdr ! La solution extrême ! Jouer les SDF vaut mieux qu’affronter la massue !) Malheureusement il n’eut pas le temps de prendre la fuite. Sa « tendre et douce » partenaire venait de faire éclater la porte en mille morceaux avec un marron qui écrasa Ryô dans le mur derrière lui. Un léger frémissement des doigts témoignait qu’une fois de plus il avait survécu à l’attaque dévastatrice de Kaori.

 « RYOOOO !!! OU ETAIS-TU RYO ?!!!! »

 « Fonfoif Faomi… » grogna Ryô de sous le marron. « Moi auffi fe fuif feufeux de te voif »

 « Où as-tu encore été traîner hein ?! Tu pars alors que le soleil est à peine levé et tu ne rentres que maintenant ! Qu’as-tu encore fait ?!! » cria t-elle en sortant une massue de 100T et en la brandissant, les nuages noires au-dessus de sa tête lançant des éclairs de tous les côtés.

 « Fien ! Fe te fures ! F’ai fien fais !! » pleurnicha Ryô qui n’arrivait pas à s’extirper tellement il était raide, et ce coup porté n’allait certainement pas arranger ses douleurs !

 « Je ne te crois pas ! » s’écria Kaori déchaînée, babines retroussées, crocs aiguisés, les yeux animés par des centaines d’éclairs, en s’apprêtant à le frapper.

 « J’ai une fiancée !! » cria Ryo les yeux fermés, d’une voix rauque en extirpant à moitié sa tête de sous le marron.
 
Ryô hurla la première chose qui lui passa par la tête sans même se rendre compte de ce qu’il venait de dire. La massue s’arrêta à quelques millimètres de son nez. N’ayant pas été écrasé il ouvrit un œil avec beaucoup de précaution et il regarda Kaori. La jeune femme était immobile et le regardait comme hypnotisée. Elle était plus blanche que neige, ses yeux étaient dilatés de surprise et de douleur, et tout son corps tremblait sous l’émotion. Devenue trop lourde, la massue lui échappa des mains écrasant malgré tout Ryô. Gémissant de douleur, Ryô entendit Kaori s’enfuir et s’enfermer dans sa chambre.

« Bravo Ryô, bravo… Ah elle était bonne celle-là, pauvre idiot ! Mais qu’est-ce qui m’a pris de hurler cette connerie ! » se lamenta Ryô à mi-voix en se dégageant.

Péniblement, il se mit debout et se dirigea vers la salle de bain. En passant devant la porte de Kaori il s’arrêta et écouta attentivement. Des pleurs. Il aurait dû s’en douter… Il se reprit de justesse et ne céda pas à l’envie d’entrer et de lui dire que ce n’était qu’un mensonge destiné à éviter la massue. Aussi pénible que soit la souffrance de Kaori et la sienne, il devait admettre que cette « fiancée » providentielle qu’il venait de créer lui serait d’une grande utilité. Elle lui permettrait de se déplacer comme il le voudrait sans que sa partenaire n’espionne tous ses mouvements. Elle lui donnerait également une excuse le jour où il serait obligé de s’absenter toute la nuit pour monter sur scène… D’ici là sa « relation » serait assez sérieuse pour qu’il commence à passer des nuits avec « sa femme »… C’est le cœur lourd que Ryô entra dans la cabine de douche et laissa l’eau chaude détendre ses muscles. Une ou deux larmes se mêlèrent à l’eau coulant le long de son corps.
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Message par Anta Dim 6 Oct - 14:20

<i>Fin de cette semaine cauchemardesque…</i>

 « Alors mon petit Ryô ? Comment vont tes leçons avec Vlad ? » demanda Sung en invitant ce dernier à prendre place dans un fauteuil en face de lui. Il leva un sourcil de surprise quand le nettoyeur se laissa tomber tel un sac de patates en grimaçant de douleur.

 « Je n’en peux plus, Sung » gémit le nettoyeur désespéré, la mine totalement défaite. « C’est pour ça que je suis venu te voir… »

« Allons, allons, du calme voyons » Sung alluma un cigare, prit une bouffée qu’il relâcha lentement en observant l’homme en face de lui. Il devait avouer qu’il avait connu le nettoyeur en meilleure forme, même quand celui-ci était ivre mort. « Raconte-moi, qu’est-ce qui se passe ? C’est trop difficile ? Tu ne parviens pas à suivre le rythme ? Je dois donner plus de temps à Vlad pour te former ? »

 « Non… » grogna Ryo en se redressant et en regardant son employeur. « Donne-moi juste un autre professeur. » Sung dut se retenir pour ne pas sursauter de peur. Les traits tirés par la fatigue, la douleur et le manque flagrant de sommeil avaient transformés le visage de Ryo en un masque d’horreur de vieillard torturé.

 « Un autre… » répéta Sung incrédule. « Mais pourquoi ? Vlad est le meilleur danseur de tout Tokyo  et un professeur hors paire ! Tu as de la chance qu’il ait accepté de te prendre comme élève. Tu devrais être honoré ! »

 « Je serais honoré s’il s’intéressait un peu moins à moi ! » s’écria t-il indigné et désespéré en agrippant les bras du fauteuil tellement fort que ses mains devinrent blanches. Son corps tremblait de fatigue et d’émotions trop longtemps retenues.

Sung connaissait Ryô depuis assez longtemps pour savoir qu’il était au bord de l’hystérie. Etat d’esprit qu’il n’avait encore jamais vu chez Ryô : son sang froid légendaire collait à sa réputation. Il aurait dû immédiatement se rendre compte que si l’homme était venu le voir, ce n’était pas pour quelque chose d’anodin. Ryô n’était pas devenu le protecteur de Tokyo, et du Shinjuku en particulier, en étant une mauviette.

 « Si tu m’expliquais calmement ton problème » répondit Sung en lui servant un verre de whisky que Ryô vida d’un trait. Sung le resservit. « Commence au début. »

 « Mon problème ? » siffla son interlocuteur en tenant son verre à proximité de ses lèvres. « Il se résume en un mot mon problème : VLAD ! Et ce n’est pas le prof que je critique, c’est un très bon pédagogue, mais l’homme lui-même ! » Ryo vida son verre d’une gorgée et le tendit vers Sung pour qu’il le remplisse de nouveau.

 « Pourquoi donc ? C’est quelqu’un de bien et d’irréprochable pourtant. » fit ce dernier, les sourcils levés de surprise, en s’exécutant.

 « Alors va dire à Mr. Irréprochable de garder ses mains chez lui !! » s’énerva Ryô en sifflant entre ses dents pour ne pas perdre son self-contrôle. Sa main qui tenait le verre se serrait tellement sur le récipient que Sung eut peur que le verre ne se brise en mille morceau sous la pression. Il déglutit avec un peu de difficulté car voir Ryo en colère était le dernier de ses souhaits.
 
« Je ne comprends pas… » tenta le propriétaire du Baiser du Dragon.

« Ne fais pas l’innocent Sung ! Ne te fous pas de moi !! Tu sais très bien que Vlad est gay !!! » cria Ryô en se levant et frappant du poing sur la table. « Ce type est pire que gay !! C’est un obsédé de la pire espèce ! Il ne me quitte pas d’une semelle pendant tout le temps que je suis avec lui ! Il me déshabille des yeux à la moindre occasion ! Ses mains parcourent mon corps à chaque fois qu’il m’explique quelque chose ! Il a même essayé de prendre une douche avec moi hier !!! » hurla Ryô hystérique.

Il voyait encore la scène devant lui. Pendant toute la journée il avait dû endurer les mains de Vlad sur son corps alors que celui-ci lui expliquait les différentes positions et comment il devait bouger ses membres pour les enchaîner gracieusement. Pourquoi est-ce que ce foutu prof devait transformer chaque contact en caresse !?! Et qu’est-ce que ses fesses avaient à voir là-dedans !! Qu’on les laisse tranquilles, nom de Dieu ! Tremblant de colère et de fatigue, il s’était retiré tout courbaturé dans la salle des douches. Il s’était déshabillé machinalement et avait noué négligemment une serviette autour de ses reins. Mais quand il voulut prendre le savon celui-ci lui glissa des mains et termina sa course dans un coin de la pièce. Exaspéré par sa malchance, il se pencha pour ramasser le fuyard. Mais dans ce mouvement, le nœud qui retenait la serviette lâcha. Il la rattrapa de justesse et la maintint devant lui pour instinctivement se protéger. Quand il s’était relevé il avait senti un frisson d’horreur lui parcourir le dos. Et effectivement, derrière lui, à peine deux mètres plus loin, se tenait Vlad en serviette, les mains tendues en avant, la face lubrique, des intentions pas très nettes en tête. « Tu as très bien travaillé aujourd’hui, Ryochou ! » s’était écrié ce dernier en faisant un pas en avant tandis que lui avait fait un pas en arrière pour se trouver dos au mur. « Aussi je me suis dis que tu avais bien le droit à une petite récompense, alors me voilà ! » avait-il continué tout guilleret en se rapprochant d’avantage.
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Message par Anta Dim 6 Oct - 14:21

« Je vais te laver et te masser le corps ! » termina-t-il triomphant en se collant contre le nettoyeur. Ryo n’avait pas attendu un centième de seconde de plus pour repousser son prof et prendre ses jambes à son cou. A sa plus grande honte, il avait été obligé de courir quasi nu dans tous les couloirs de l’Opéra pour se soustraire aux attentions de Vlad. Ce n’est que quand il prit refuge en plein milieu du parc à poubelles au sous-sol que son poursuivant perdit sa trace. Il y était resté pendant deux heures, recroquevillé sur lui-même, entouré d’immondices nauséabondes, avant d’oser sortir et de retourner avec précaution dans la salle pour récupérer ses vêtements. A son plus grand soulagement, ils étaient encore là et le Cerbère avait également quitté les lieux. Malheureusement pour lui, le bâtiment était désert à cette heure tardive et il n’y avait plus personne pour le laisser sortir. Mais ce n’était pas possible une telle poisse ! Bon, il ne lui restait plus qu’à trouver un moyen de sortir en prenant garde de ne pas déclancher l’alarme du bâtiment. Il était tout de même dans l’Opéra National. Il redescendit au sous-sol. Sa cavale lui avait quand même permis de trouver une sortie de secours en cas de problème. Il allait enfin quitter cet enfer quand un affreux doute pénétra son esprit. Et si « l’autre » l’attendait sournoisement dehors caché dans le noir ? Et qu’il se fondait sur lui tel un aigle sur sa proie ? Non ! Il ne supporterait pas un second assaut ! Il se résigna donc à rester sur place. Il passa la nuit la plus misérable de son existence…

Sung le regarda étonné. Il cligna des yeux, une fois, deux fois, avant d’éclater d’un fou rire incontrôlable. Surpris par cette réaction, Ryô retomba dans son fauteuil. A son tour il cligna des yeux. Il se demandait si Sung était devenu fou. Il s’était déplacé pour l’entretenir d’un problème conséquent et l’autre se mettait à rire comme un demeuré ! A chaque seconde qui passait et que l’homme restait hilare le sang de Ryô bouillonnait de plus en plus jusqu’à ce qu’il finisse par ne plus se contrôler et par attraper son employeur par son veston.

 « Ca te fait rire !! Hein ?!! Ca te fait rire ?!! » hurla t-il en secouant l’homme qui ne se calmait pas pour autant. « On va voir si tu ries encore autant avec une balle entre les deux yeux ! » menaça t-il en sortant son python et en le pointant sur le front du patron. Ce dernier ne semblait même pas effrayé par la situation tant les rires l’assaillaient.

 « Ce… » souffla Sung en tentant de se contrôler « Ce n’est pas ça ! » réussit-il à dire en gloussant.

 « Quoi alors ? » demanda Ryô entre ses dents, son arme toujours pointé sur l’homme.

 « Je… je suis… mort de rire en pensant que… que… » expliqua Sung entre des petits rires et en haletant « que tu te plaignes… de ce que toi… tu fais aux femmes !!! » Sung éclata à nouveau de rire et s’attrapa les côtes tant elles lui faisaient mal.

Stupéfait Ryô lâcha Sung qui s’écroula sur la table, des larmes d’hilarité dégoulinant de ses joues. Ryô le regarda pendant quelques instants avant de reprendre calmement place dans son fauteuil, la tête entre ses mains. Sung avait raison. Vlad lui faisait endurer ce que lui-même faisait avec toutes les femmes qu’il rencontrait. Enfin, presque toutes. Le ciel, si tant est qu’il existe, lui rendait la monnaie de sa pièce. Il lâcha un énorme soupir de désespoir et de regret. Il comprenait le comportement de Kaori à présent quand elle voulait protéger leurs clientes. Le remord s’installa dans son cœur…

 « Ex… excuse-moi, Ryô » haleta Sung en se redressant « mais c’était plus fort que moi… »

 « Laisse tomber… » soupira Ryô. « Dis-moi plutôt où je peux trouver un autre prof. »

 « C’est impossible, Ryô » Ce dernier releva la tête et foudroya Sung du regard. « Pas la peine de me fusiller comme ça, ça ne changera rien. Zlopslinsky est le seul de tous les profs à qui j’ai demandé qui ait accepté. Il y a bien quelqu’un d’autre qui voulait accepter, mais pas dans les délais que je voulais. Je ne veux pas, et ne peux pas, attendre un an pour que tu commences à rembourser ce que tu me dois. Je crois que toi non plus tu ne veux pas étaler dans le temps cette affaire d’autant que tu dois cacher tout ceci à ta partenaire… » Ryô grogna son accord sur ce point là. « Donc désolé, mon ami, mais tu n’as pas d’autre choix. Tu n’es pas encore prêt pour monter sur scène, et il n’y a que Vlad. »

 « C’est sans espoir alors ? » hoqueta Ryô en cachant son visage dans ses mains.

 « Je ne peux rien faire pour toi. A toi de te débrouiller pour ne pas créer d’occasion où Vlad puisse te harceler » répondit l’homme en cachant son sourire en prenant une bouffée de son cigare jusque là oublié dans le cendrier.

 « Je suis un homme mort… » sanglota Ryô en se dirigeant vers la sortie.

 « Mais non, mais non… » tenta de rassurer Sung mais sans grande conviction. « Oh, Ryo ? Comment tu t’en sors justement avec ta partenaire ? Pas de problèmes de ce côté là ? » demanda Sung qui venait de repenser à la peur que le nettoyeur avait eu en imaginant sa partenaire découvrir son nouveau « métier ». Quelle ne fut pas sa surprise quand il vit le visage de l’homme s’assombrir… de tristesse ?!? Sung se leva de son fauteuil et observa sa future star de plus près. Oui, il n’y avait pas de doute, c’était bel et bien de la tristesse qui rongeait son cœur. « Ryo ? » demanda Sung doucement, sentant que ce n’était pas seulement à cause de Vlad que Ryo avait les nerfs à vifs. « Que se passe-t-il Ryo ? »

Le nettoyeur releva son regard et Sung sentit son propre cœur se serrer devant la détresse qui habitait les yeux de sa star. Il ouvrit la bouche pour l’interroger, mais le nettoyeur le devança. « Ce n’est rien, Sung » répondit Ryo d’une voix stressée malgré le contrôle qu’il exerçait pour la calmer. « Il n’y a pas de problèmes avec Kaori » continua t-il d’une voix quelque peu étouffée qui proclamait haut et clairement le contraire. Aussitôt avait-il prononcé ses paroles qu’il se retourna et disparut par la porte de service ne laissant pas l’opportunité à son interlocuteur de réagir. Sung le vit disparaître, clignant des yeux, incrédule d’avoir vu autant d’émotions transparaître de l’impitoyable nettoyeur numéro un du Japon.
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Message par Anta Dim 13 Oct - 7:12

Chapitre 3 : Je ne crois que ce que je vois…
(Auteur : Tamia)

Cela faisait des heures qu’elle tournait en rond dans le salon.. Elle n’en revenait pas ! Il était parti aux aurores et il n’était toujours pas rentré ! Il était presque une heure du matin !! Il n’avait même pas eu l’obligeance de lui passer un petit coup de téléphone ! Cela faisait exactement 18H qu’il avait quitté leur appartement comme une fusée à réaction ! Au départ, elle ne s’en était pas inquiétée plus que cela même si ce comportement ne lui ressemblait pas. Mais lorsque les aiguilles de l’horloge avaient indiqué 23H… Ryô ne manquait jamais un repas du soir. Cet estomac sur pattes sentait les odeurs de cuisine à des kilomètres à la ronde. Mais ce soir, il n’était pas rentré…

Dans un premier temps, la colère s’était exprimée en elle. Toujours cette sourde colère qui ne la quittait presque jamais. Cette même colère qui commençait à la ronger de l’intérieur. Il n’avait décidément aucune considération pour elle. Elle aimerait tellement dans ces moments-là être totalement indifférente à son sort. Pourtant, à 0h45, en pyjama au milieu de ce salon désert, l’inquiétude lui serra le corps… Et s’il était tombé dans une embuscade ? Cette peur lui tenaillait constamment le ventre depuis 10 ans. Quand il partait seul sans elle, elle craignait de ne pas le revoir vivant. Il était peut-être très fort mais, un jour, ça pouvait se terminer mal… Bien qu’il refusait de l’admettre, le temps passait, il prenait de l’âge et les nouveaux jeunes qui arrivaient en ville avaient les dents longues et certains étaient presque aussi bons que lui. Peut-être était-il blessé, qu’il agonisait quelque part, dans une ruelle sombre, tout seul ?… Et comme il ne lui avait pas dit où il se rendait, elle ne pouvait pas lui venir en aide… Et elle resterait seule… Une panique monta en elle. Pourquoi ne lui faisait-il donc pas suffisamment confiance pour la laisser partager ce côté de son existence ? S’il lui avait dit au moins où il se rendait si tôt… Peut-être ferait-elle mieux de prévenir Falcon et Mick ? Il fallait peut-être se mettre à sa recherche ? Jamais il n’avait fait une chose pareille ! Elle eut alors un léger froncement de sourcil. Sauf bien sûr quand ?…

Kaori cessa la marche inconstante qu’elle pratiquait au milieu du salon depuis 2 bonnes heures déjà. Un affreux doute s’insinua en elle. Elle serra très fort ses poings. Son imbécile de partenaire avait tendance à agir presque de la sorte lorsque… Une flamme dangereuse se mit à danser dans ses prunelles assombries quelques secondes plus tôt par l’inquiétude. Oui, il faisait cela lorsqu’il acceptait un travail pour… pour… Pour CETTE FEMME !!! Surtout lorsqu’elle avait obtenu son aide par des moyens peu catholiques et qu’il n’osait pas lui dire qu’il s’était encore fait avoir pour quelques hypothétiques coups qu’il n’obtiendrait jamais !!

« Roohh, grrrrrr… JE VAIS LE TUER, hurla t-elle levant les bras en l’air. NON JE VAIS <b><i>LES</b></i> TUER !! Ryô ! Tu ne paies rien pour attendre sale vermine ! Je suis sûre que c’est cela ! Si tu es parti si vite c’est parce que tu ne voulais pas que je vois ta mine de coupable que tu ne sais jamais me cacher malgré des efforts ! Quand je pense que ça fait 2 heures que je me fais un sang d’encre pour toi !! Que j’imagine le pire ! Tu ne mérites vraiment pas un tel dévouement de ma part ! Je ne suis qu’une pauvre cruche !… »

Dès lors, elle ne décoléra pas. Elle voulait sa peau et elle l’aurait ! Elle prépara son matériel, l’astiqua afin de le faire briller et le rendre lisse ce qui augmenterait à coup sûr l’aérodynamisme et la pénétration dans l’air et s’assit face à la porte d’entrée pour être sûre de ne pas le rater…

Elle fulminait ! Elle resterait devant cette maudite porte jusqu’à Noël si c’était nécessaire ! Elle regarda à nouveau l’heure : 0h59. C’est alors qu’elle perçut comme une impression particulière. Oui, c’était cela, pas de doute… Il approchait. Sa rage franchit un palier et se décuplait au fur et à mesure qu’elle le sentait gravir les escaliers. Dans ces moments de hargne intense, son sixième sens de nettoyeuse était multiplié par 1000 ! Si seulement elle pouvait être aussi douée quand ils avaient un contrat les choses seraient bien plus faciles pour elle ! Elle mit alors son plan en tête : frapper avant de poser des questions, sans sommation, et surtout avant d’en avoir les réponses ! Ce qui était étonnant, c’est qu’elle n’arrivait à sentir sa présence que lorsqu’elle était en colère. En temps normal, il réussissait toujours à lui masquer son aura. Sauf quand il jouait les pervers ! Là, elle savait facilement le repérer. Mais pour l’heure : la vengeance avait sonné…

Elle se prépara, arma son marron sur lequel reflétait la lumière car elle l’avait tellement frotté qu’on pouvait aisément se voir dedans, prit appui sur ses deux pieds et d’une légère impulsion dévastatrice l’envoya contre la porte qui vola en éclat ! Seuls les doigts de Ryô qui frémissaient légèrement lui indiquèrent qu’il avait survécu mais surtout qu’elle avait fait mouche.

« _RYO !!! OU ETAIS-TU RYO ?!!!!
_Fonfoif Faomi, grogna Ryô de sous le marron. Moi auffi fe fuif feufeux de te voif.
_Où as-tu encore été traîner hein ?! Tu pars alors que le soleil est à peine levé et tu ne rentres que maintenant ! Qu’est-ce que tu as fait, cria t-elle en sortant une massue de 100T et en la brandissant.
_Fien ! Fe te fures ! F’ai fien fait !
_Je ne te crois pas, s’écria Kaori en s’apprêtant à le frapper.
_J’ai une fiancée !! »

La massue était presque arrivée sur le nez du nettoyeur lorsque ces mots franchirent ses lèvres. Non, ce n’était pas possible, elle avait dû mal entendre… Elle ne parvenait pas à bouger ses membres. Elle ne put que baisser ses yeux qu’elle planta dans ceux de l’homme écrasé et analysa vite que son regard était plus que sérieux. Une douleur incommensurable lui broya le cœur qui se brisa tel un verre qui tombe sur le sol. De saisissement, le poids du marteau sembla maximisé et il lui échappa des mains pour quand même s’écraser lourdement sur le pauvre étalon. Elle fit un pas en arrière, suffoquant, porta les mains contre sa poitrine et s’enfuit alors que les premières larmes lui brouillaient la vue…

Kaori n’était pas parvenue à se contrôler face à cette annonce brutale. Elle avait fui. Elle avait claqué la porte de sa chambre et s’était écroulée sur son lit, en pleurs. Elle n’aurait pas supporté de voir un second regard qui lui confirmait qu’il avait bien rencontré une femme… Elle ne pouvait pas le croire. Ca ne pouvait pas lui arriver. Pas après tous les sacrifices qu’elle avait faits pour lui… Jusqu’alors, elle ne s’était pas faite de réels soucis. Il était un coureur de jupons, il ne faisait pas partie des hommes qui cherchent à se fixer. Il cherchait juste à s’amuser, elle en avait toujours été persuadée. Et puis, si vraiment il voulait se fixer, elle avait toujours gardé l’espoir qu’il réaliserait que c’était avec elle qu’il le ferait. Pas avec une autre… Et voilà qu’il lui annonçait sans détour qu’il avait trouvé une femme. Non, pas une femme, c’était pire que cela. Il avait une fiancée… Une fiancée… Depuis combien de temps lui cachait-il cette nouvelle, s’ils étaient déjà à ce stade là de leur relation ? Depuis combien de temps cachait-il des rendez-vous amoureux derrière toutes ces sorties dans les cabarets et ces rentrées tardives ? Son chagrin la submergea. Comment pouvait-il lui faire une chose pareille ?… Elle donnait tout pour lui depuis 10 ans, supportait tout, ne fléchissait jamais même si le découragement s’était plus d’une fois emparé d’elle. Elle avait résisté car elle avait toujours été persuadée que les évènements se préciseraient et qu’un jour… Un jour…
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Message par Anta Dim 13 Oct - 7:13

« Un jour quoi ?… Que croyais-tu pauvre folle ? Qu’il cesserait de t’humilier ? Qu’il te verrait enfin comme une femme ? Et sur quoi fondais-tu cet espoir stupide et vain ? Sur les quelques fois où il t’a considérée comme une femme au début de votre partenariat ? Sur le fait qu’il soit toujours là pour te protéger et veiller sur toi ? Stupide idiote ! Il a promis à ton frère de veiller sur toi. C’est tout ce qui vous lie. Cette maudite promesse qui n’a fait que te compliquer la vie ! Pourquoi ton frère l’a t-il formulée ? Et aussi parce que tu lui fais la cuisine ! Il se moque de toi comme de sa première chemise… Il se fiche de te faire souffrir et ça fait 10 longues années que ça dure… Si tu avais deux sous de bon sens, il y a longtemps que tu serais partie tenter ta chance ailleurs. Et aujourd’hui, tu ne serais pas aussi malheureuse… Tu ne serais pas obligé de supporter cette atroce vérité : il aime une autre femme que toi… Comment aurais-tu pu rivaliser avec toutes ces superbes jeunes femmes qui papillonnent autour de lui comme des vautours ? Ryô est le plus bel homme que la Terre n’ait jamais porté. Il était logique qu’il recherche la compagnie d’une femme digne de lui. Pas quelqu’un comme toi qui ne ressembles à rien… Que faire à présent ?.. »

Tout à ses pleurs qu’elle ne parvenait pas à calmer, elle ne prit garde au fait qu’elle parlait d’elle-même à la troisième personne. Elle avait fini par complètement s’oublier en tant qu’individu. Elle se sentait perdue, abandonnée et non respectée. C’est sur cette dernière pensée qu’elle sombra dans un sommeil de plomb et sans rêves…

Ses yeux à peine ouverts, les évènements de la veille, enfin de la nuit, lui revinrent en mémoire et son cœur se serra douloureusement, lui coupant la respiration. Il avait semblé si sérieux en prononçant ces mots… Elle regrettait sa réaction. Il aurait mieux valu qu’elle joue les indifférentes. Qu’elle lui dise que ce n’était pas une raison pour la laisser dans l’ignorance et la laisser se faire du mauvais sang pour rien ! Qu’il aurait au moins dû la prévenir qu’il rentrerait tard ! Mais elle n’avait pas pu… Et aujourd’hui ? Comment devait-elle agir ? Elle avait tellement mal… Plus jamais elle ne pourrait le regarder droit dans les yeux…
Elle se décida tout de même à regarder le cadran de son réveil : 8h50. Elle soupira et repoussa mollement les couvertures. Sans enthousiasme, elle pénétra dans la salle de bain. Elle se figea. Le parfum du gel douche de Ryô monta à ses narines. Ce parfum qui en temps normal l’enivrait et l’apaisait, la submergea pour lui ôter son souffle. Elle n’était désormais plus la seule à profiter de cette senteur. Alors, cela signifiait qu’il s’était levé tôt. Et qu’il y avait fort à parier qu’il ne soit déjà plus là. Mais qui était cette femme qui réussissait en quelques jours ou quelques mois, là où elle avait échoué en 10 ans de vie commune : le faire se lever tôt !! Le découragement la saisit. Même à la mort de son frère, elle ne s’était pas sentie aussi mal dans sa peau. Ryô lui échappait même si une petite voix lui soufflait qu’il n’avait jamais été vraiment à elle…

L’appartement était trop silencieux. Ce n’était pas la première fois pourtant qu’elle déjeunait seule mais, ce matin, c’était différent : elle était vraiment seule et ce pour la première fois de sa vie. Car même après le mort d’Hideyuki, il avait été là pour reprendre en quelque sorte le flambeau et combler le vide. Et il fallait qu’elle s’y habitue. Il avait une fiancée et cette femme n’était pas une simple passade, elle en était sûre. Il ne lui aurait pas dit la vérité sinon. Il aurait inventé un mensonge plus gros que lui pour éviter le châtiment de la massue mais il n’aurait pas débité une telle chose. (NDL : ma pauvre, si tu savais la vérité…) C’est vrai qu’elle avait gardé un espoir stupide de le conquérir. Cela faisait 10 ans qu’ils vivaient ensemble. Si elle avait eu la moindre chance de trouver le chemin de son cœur, il y a longtemps qu’ils seraient un vrai couple. Elle aurait dû ouvrir les yeux plus tôt et accepter l’évidence et surtout, ne pas croire les paroles réconfortantes de ses amies, principalement de Miki qui ne cessait de lui rebattre les oreilles qu’elle devait persister ! Que Ryô l’aimait mais qu’il était trop nigaud et trop lâche pour le lui avouer. Il était beau le résultat de sa persévérance…

Mais pour l’heure, seule devant son petit déjeuner qu’elle avait à peine touché, une seule chose résonnait en elle : découvrir qui était cette fille. Elle avait besoin de le savoir. Etait-ce pour avoir encore plus mal ? Car il était évident que cette femme devait être une beauté. Ryô n’aimait que les jolies femmes aux formes plantureuses. Ou simplement pour se convaincre de la réalité et ainsi commencer à accepter ? A supposer qu’elle parvienne un jour à accepter cette évidence. Elle ne saurait le dire. Il fallait juste qu’elle la rencontre, qu’elle voit de ses propres yeux sa rivale et qu’elle se rende compte que ce cauchemar n’en était pas un…

Oui, mais comment faire ? Filer Ryô ? Ce n’était pas impossible mais ce serait difficile. Peu de personnes pouvaient se vanter d’être parvenues à le suivre sans se faire repérer à un moment ou un autre. Mais d’un autre côté, ce serait un excellent exercice pratique ! Elle était tout de même la partenaire de City Hunter depuis 10 ans ! Elle était capable de filer n’importe qui ! Même Ryô ! Et puis, là, elle avait une motivation des plus stimulantes…

Toute la journée se passa dans cette atmosphère flou et pesante. Elle ruminait sa peine. Elle passa sa rage et son dépit sur la poussière, briqua toute la maison du sol au plafond, tout y passa même l’armurerie et la salle de tir. Il fallait qu’elle s’occupe l’esprit pour ne penser à rien et éviter de devenir folle de douleur. Elle avait entendu le téléphone sonner à plusieurs reprises mais n’avait pas décroché. Elle ne voulait parler à personne. Quand enfin elle estima qu’il n’y avait plus rien à faire luire, elle s’autorisa à s’asseoir. C’est à ce moment qu’elle réalisa que son corps était courbaturé : elle y était allée trop fort avec son ménage. Et ses mains étaient recouvertes de poussière et d’écorchures. Elle avait besoin de faire un brin de toilette. Elle s’apprêtait à se lever lorsqu’elle entendit la porte du salon s’ouvrir. Elle regarda l’horloge : 19h26. Il rentrait déjà ?… Son estomac se noua. Elle ne se sentait pas prête à le revoir si vite. Elle se tourna malgré tout vers l’homme, espérant au plus profond d’elle que tout n’était qu’une mauvaise plaisanterie que Ryo lui avait joué, et qu’il éclaterait à tout instant de rire en la traitant de grande naïve. Mais il n’en fut rien. Elle remarqua de suite qu’il semblait fatigué. Des tas de raisons expliquant sa fatigue assaillirent son esprit et son cœur se serra douloureusement. Elle secoua énergiquement la tête pour les faire sortir. Non, ils ne pouvaient déjà en être déjà là… N’est ce pas ? Mais une voix lui souffla qu’il était l’étalon de Shinjuku… Elle leva les yeux et leurs regards se croisèrent. Le temps sembla se suspendre. Ce fut Ryô qui rompit le contact visuel afin de refermer la porte. Il ôta sa veste et Kaori constata qu’il n’avait pas son arme. Pourquoi ? Il ne s’en séparait presque jamais ! Et surtout pas lorsqu’il devait sortir ! Se balader dans les rues du quartier sans arme quand on est City Hunter était une véritable folie ! Il y avait des moments où il en avait besoin pour se défendre ! Serait-il possible que sa fiancée ne connaisse pas son métier ?… Et qu’il n’hésitait pas à se mettre volontairement en danger pour elle ? Pour ne pas l’effrayer ?… C’est alors que sans même se retourner, il prit la parole :

« _J’ai faim, qu’est-ce qu’on mange ? »
Le sang de Kaori ne fit qu’un tour. Avait-elle bien entendu ? Non mais pour qui la prenait-il ?! Sa bonne ?! Comment pouvait-il encore envisager qu’elle s’occupe de lui après ce coup-là ? Après lui avoir fait autant de mal ?… Elle explosa :

« _Si tu as faim, débrouille-toi ! Tu n’es pas manchot ! Ou demande à « ta fiancée » de cuisiner pour toi ! C’est étonnant d’ailleurs que tu sois déjà de retour ! T’aurait-elle déjà laissé tomber ? Ca ne m’étonnerait pas ! Après avoir vu ton vrai visage, il est normal qu’elle te fuie !
_Non, ce n’est pas du tout cela !
_Je m’en moque, répondit-elle tremblante, ce ne sont pas mes affaires ! Mais maintenant que tu as une femme, tu n’as plus besoin de moi pour jouer les boniches ! »
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Message par Anta Dim 13 Oct - 7:14

Sur cette réplique, elle se leva brusquement du canapé et gagna l’étage, les poings serrés, les yeux crispés par la colère et la douleur. Toute sa vie venait d’être chamboulée, tous ses espoirs s’étaient effondrés, et « môssieur » réagissait comme si rien ne s’était passé et que le train-train quotidien continuait. Pas même une explication concernant cette foutue nana ! Rien ! N’avait-il donc aucune considération pour elle !? Aucun cœur ? Faisait-elle réellement partie du décor ? Présente dans sa vie pour faire le ménage, la cuisine et la lessive ? Ne la voyait-il vraiment pas autrement ?... Elle s’enferma dans la salle de bain et s’engouffra dans la douche où elle se recroquevilla tandis que les larmes coulèrent une fois de plus…


<i>Quelques jours plus tard</i>

Sa relation avec Ryô s’était profondément dégradée. Ils ne se parlaient presque plus. Elle ne faisait pratiquement plus rien pour lui à part encore sa lessive. Ce n’était pas par bon cœur, mais elle ne supportait pas les odeurs nauséabondes de sueurs qui se dégageaient de la chambre de son partenaire. Mais pour le reste… Elle avait même envisagé de s’installer dans un des autres appartements mais elle s’était ravisée : il fallait qu’elle puisse garder un œil sur lui…

Au Cat’s Eye leurs amis avaient remarqué l’absence quotidienne de Ryô et son mal aise à elle. Miki avait essayé de découvrir ce qui se passait entre eux mais sans le moindre résultat. Elle se fermait comme une huître dès que Miki lançait le sujet. Elle ne voulait pas lui parler tant qu’elle n’aurait pas du concret à apporter. Oh, elle savait bien que leurs amis se faisaient du souci. Et ils avaient raison de s’en faire : il ne s’agissait pas d’une simple crise passagère. Non, cette fois, c’était vraiment sérieux. Et il n’y avait qu’une seule obsession dans sa tête : découvrir l’identité de « cette fiancée ». C’était à croire qu’elle ne vivait plus que pour cela. Et pour se faire, elle avait mis une stratégie au point…

Cela faisait maintenant deux semaines qu’elle suivait Ryô comme son ombre. Elle savait très bien qu’il se méfierait d’elle. Ryô la connaissait par cœur alors Kaori était persuadée qu’il savait parfaitement qu’elle le filerait. Et qu’il serait donc sur ses gardes. Mais, pour pouvoir le suivre sans se faire repérer, il fallait qu’il se sente en confiance et qu’il croie qu’elle abandonnait l’idée de le suivre. Du fait, son plan était simple mais efficace : lui faire croire qu’elle n’avait rien appris avec lui et qu’elle était toujours aussi maladroite qu’à leur première rencontre…

Le premier jour de sa filature fut lamentable et ridicule. Elle ne se cachait pas assez vite lorsqu’il se retournait ou parfois, elle oubliait même de se planquer ! Plus d’une fois il s’était retourné pour la fusiller du regard et, bien entendu, il n’avait pas mis longtemps à la semer. Enfin, disons plutôt qu’elle s’était délibérément laissée semer ! Et le soir venu, lorsqu’il était rentré de son escapade, ils s’étaient disputés et il lui avait interdit de le suivre. Elle avait joué les offensées lui affirmant qu’ils ne s’étaient croisés que par simple coïncidence et qu’elle se fichait pas mal désormais de ce qu’il pouvait bien faire de ses journées.

Le second jour, elle s’était montrée un peu plus prudente mais elle n’avait pas masqué sa présence afin qu’il la repère. Et elle s’était laissée distancer plus rapidement pour qu’il prenne confiance dans le fait que jamais sa partenaire ne saurait le pister.
Et ce soir-là aussi il y eut une autre dispute, fracassante, dans l’appartement de City Hunter car, bien sûr, Ryô n’avait pas du tout apprécié le fait d’être suivi. Chacun monta dans sa chambre, en colère et blessés, et ils n’échangèrent plus un mot.

Et au fur et à mesure des jours, elle avait masqué sa présence si bien qu’il ne savait plus reconnaître son aura. Oh, il sentait bien qu’on le suivait, qu’on l’épiait mais il ne savait pas qui. Au début, elle avait quand même craint qu’il ne s’aperçoive que c’était elle mais il avait cessé de lui reprocher de le filer. C’était donc simplement son instinct qui lui parlait. Et elle en fut fière. Elle parvenait à chasser City Hunter ! L’élève n’avait pas encore dépassé le maître puisqu’il parvenait encore à la semer. Mais il avait de plus en plus de mal. Comme quoi, elle n’était pas la cruche qu’il prétendait qu’elle était ! Elle avait quand même appris au fil des ans. Désormais elle savait qu’elle était digne de City Hunter. Cette constatation lui mit un peu de baume au cœur. Et elle le serait encore davantage quand elle aurait découvert où il se rendait…


Kaori rasait les murs. Elle s’était équipée d’une paire de jumelles pour l’observer à distance. Elle avait remarqué que si elle le suivait de trop près, elle se faisait immédiatement repérer. Alors elle avait opté pour une autre solution : la filature à distance. Et ça lui réussissait ! De plus, elle avait tout de suite réalisé qu’il prenait toujours la même direction alors, pour éviter d’être repérée et de dépenser de l’énergie inutilement à masquer sa présence, elle l’attendait à l’endroit même où elle le perdait de vue à chaque fois. Mais, aujourd’hui, elle ne se laisserait pas distancer. Pour le moment, il s’était arrêté pour discuter avec un marchand ambulant de nouilles et sushi. Il acheta même de quoi se restaurer. Rien d’étonnant ! Il ne déjeunait plus le matin ! Il filait toujours à l’anglaise au petit jour ! Elle devait mettre son réveil à sonner vers 7h pour ne pas le rater ! Elle ne faisait sa toilette qu’une fois de retour de son pistage qui n’avait encore rien donné. Mais, aujourd’hui serait la bonne. Oui, elle sentait qu’elle touchait au but. La preuve ? Il n’avait pas remarqué sa présence. Elle le connaissait par cœur, elle connaissait ses attitudes lorsqu’il « sentait » l’ennemi. Et ce matin, rien ! Il avançait sans se méfier. D’ici quelques minutes, elle tiendrait une piste sérieuse. Mais pour se faire, il fallait qu’elle s’approche un peu plus de lui. Ce qu’elle fit avec grande prudence au moment même où elle le vit se détourner du vendeur…

Il s’approchait lentement de la grande place qu’elle voyait au bout de l’avenue. Le quartier devenait de plus en plus calme au fur et à mesure de la progression de Ryô. Ce coin était assez huppé. Alors sa petite amie était sans doute riche ou tout au moins suffisamment aisée pour pouvoir habiter ici. Voilà une nouvelle qui ne la réjouissait qu’à moitié. Si elle était jolie et en plus fortunée, difficile de rivaliser… Elle soupira. La vie n’était pas juste…
C’est alors qu’il s’immobilisa. Aussitôt, elle se cacha et masqua sa présence. Quelle stupide erreur ! Le constat qu’elle venait de faire lui avait fait perdre ses moyens et Ryô l’avait sentie !… Elle jeta un coup d’œil discret et…

Stupéfaction ! Il avait disparu !
« Non, c’est impossible de disparaître ainsi ! Au milieu de cette rue comme ça ! Il n’y a pas d’issue ! »
Elle se précipita à l’endroit même où elle l’avait aperçu pour la dernière fois et tourna sur elle-même pour examiner les alentours. Mais personne ! Pas de Ryô ! Seul se dressait en face d’elle un énorme bâtiment très chic. Elle remarqua deux petites ruelles de chaque côté de ce bâtiment mais elles étaient des impasses ! Elle leva alors la tête sur la bâtisse. La surprise se lut sur son visage : « Opéra National ».
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Message par Anta Dim 13 Oct - 7:14

« Se pourrait-il que sa conquête y travaille ? Cela expliquerait qu’il ait disparut de la sorte… Mais tout de même ! Ryô aime les danseuses de cabaret, les strip-teaseuses, les serveuses dénudées ! Pas les danseuses étoiles ! Il ne supportait pas l’opéra ! C’est étrange ! Enfin, allons voir cela… »

Elle monta les marches en pierre, poussa la porte et s’approcha de l’hôtesse d’accueil qui releva à peine le nez de son magasine.

« _Bonjour, excusez-moi de vous déranger, mais je voudrais connaître le nom de l’homme qui vient d’entrer ici. Il a accroché ma voiture mais je l’ai vu et je veux que nous fassions un constat ! Pouvez-vous me dire de quel côté il est allé ? »

La secrétaire regarda Kaori comme si elle était folle ce qui agaça prodigieusement la jeune femme. Elle se gratta la tête, remis ses lunettes en place, replongea le nez dans son magasine, avant de finalement lui répondre d’une voix monotone et nasillarde :

« _Personne n’est entré Mademoiselle ! Je n’ai vu aucun homme passer !
_Vous deviez être trop absorbée par « votre lecture ».
_Absolument pas ! Je n’ai eu aucun visiteur depuis que j’ai pris mon service, c’est-à-dire il y a 35 minutes ! Vous avez mal vu ! Votre vandale n’a pas pénétré ici. »

Kaori en fut stupéfaite. Elle remercia tout de même la jeune fille qui ne l’entendit même pas et ressortit sans plus rien comprendre et très déçue.

Incroyable ! Elle touchait enfin au but ! Et il avait pourtant disparu ! Ce n’était pourtant pas David Copperfield pour s’évaporer ainsi dans une ruelle sans issue ! Et les portes secrètes n’existent que dans les vieux châteaux et les romans policiers. Alors quoi ?!

Elle inspira un grand coup pour se redonner contenance. Ok, alors, après deux semaines, elle n’avait toujours pas découvert qui était cette femme. Pire, il s’était une fois de plus échappé ! Elle allait devoir revoir ses méthodes, trouver autre chose… Mais comment faire ?… Et elle eut le déclic ! Une lueur s’alluma alors qu’une idée semblait germer. Puis un sourire vint éclairer son visage tendu. Mais pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Elle était là la solution !

Le cœur un peu plus léger d’avoir trouvé une solution à un de ses problèmes, elle repartit d’un pas léger en rêvant déjà au bon bain moussant dans lequel elle se prélasserait en rentrant, l’eau chaude l’aidant à voir plus clair pour les derniers petits détails nécessaires à son plan…
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Message par Anta Mar 5 Nov - 6:22

Chapitre 04 : Dernière ligne droite
Auteur : Life


« - J’ai réussi !! » jubila Ryô en finissant le pas de danse compliqué que Vlad lui avait donné comme examen final. « J’ai réussi !! » Tout en reprenant son souffle, il se dirigea vers la barre où il avait posé une serviette. A chaque entraînement son corps était nimbé de sueur si bien que cette dernière était devenue sa meilleure amie.

 « - C’est très bien ça mon Ryonichou ! C’était excellent même ! Je suis fier de toi mon choupinet ! » s’écria Vlad en applaudissant de bon cœur et en sautillant sur place comme un enfant à qui on venait de promettre qu’il irait à Disney World s’il était sage. « Tu viens de me prouver que tu es prêt à monter sur la scène du Baiser du Dragon. Je pense même que se sera faisable dès la  semaine prochaine. Exactement comme nous l’avions prévu ! »

 « - La semaine prochaine ?! » s’écria Ryô stupéfait, stoppant son geste alors qu’il s’épongeait le front.

 « - Sung ne t’a rien dit ? » répondit Vlad étonné en s’approchant mais Ryô l’évita, abandonnant vivement sa serviette sur le sol pour faire des mouvements, dont il n’avait pas réellement besoin, pour relâcher ses muscles quelque peu endoloris. La déception se lut alors sur le visage du danseur. Sa proie venait encore de s’esquiver.

Depuis sa conversation avec Sung, il faisait tout ce qu’il pouvait pour maintenir un minimum d’un mètre entre lui et son prof.Il n’avait eu aucune envie de revivre l’expérience d’une « tentative de douche » avec Vlad, aussi avait-il pris la précaution de se munir de quelques petits objets dont il ne se séparait plus jamais. En effet, depuis ce fameux jour où il avait failli perdre « sa virginité », Il n’omettait plus jamais de mettre un gros cadenas sur la porte de la salle des douches après avoir fermé celle-ci à double tour. Il était peut-être un peu paranoïaque, mais comment ne pas l’être dans une situation pareille… Et Vlad l’avait bien trop traumatisé ce jour-là ! Il avait honte de l’admettre mais face à lui, il ne se reconnaissait pas ! Il en avait pourtant tué pour moins que cela, il savait parfaitement se défendre, il était tout de même City Hunter ! Mais face à son prof, il se trouvait aussi démuni qu’une fillette ! Ce gars lui filait des frissons d’horreur dans le dos ! C’était un vrai maniaque !

 « - Non. Explique-moi s’il te plaît. De quoi a t-il encore « oublié » de me parler celui-là ?! » Ryo s’étira et commença à faire le tour de la salle en balançant les bras.

 « - Il y a une semaine, j’ai averti Sung  que tu passais ton examen final aujourd’hui. Sung était persuadé que tu le réussirais brillamment. Il a une grande confiance en tes talents. Tellement confiance que sans attendre mon verdict final, il a donc ordonné à ses imprimeurs de se tenir prêts pour la mise en page de l’annonce de ton premier show dans toute la ville. Il ne reste que quelques détails à régler, comme la date et l’heure, pour que les affiches soient distribuées et placardées. »

 « - Tu… tu plaisantes ?!! » s’écria Ryô apeuré en se figeant. « Mais je n’ai pas encore ma chorégraphie moi ! Je ne sais d’ailleurs même pas comment on prépare une chorégraphie ! Je n’ai même pas non plus été exploré la scène du club !! Il ne manquerait plus que je me casse la figure d’avoir mal évalué les distances ! Je… je… je ne suis pas prêt !! »

 « - STOP !! » cria Vlad en levant les deux mains en l’air, coupant le vent de panique qui s’emparait de Ryô. L’expression de son visage indiqua à Ryô qu’il avait face à lui le prof et non le satyre,. « On ne panique pas !! C’est la règle numéro un du métier ! » La voix de son prof ramena Ryô à la réalité et il reprit immédiatement le contrôle de lui-même en se traitant d’idiot ! Comment pouvait-il paniquer de la sorte ? « Voilà qui est mieux. Tout d’abord, Ryonichou, tu n’as peut-être pas de chorégraphie, mais avec tout ce que je t’ai appris, tu n’auras qu’à reprendre les séquences. Tu connais déjà tous les mouvements dont tu auras besoin. Dans un premier temps, ça sera parfait le temps que tu t’accoutume à ta nouvelle condition et que tu prenne confiance en toi. Et puis tu ne crois tout de même pas que je vais te jeter comme ça aux loups ? Je suis ferme avec mes élèves, mais je ne suis pas cruel ! Non, sache que tu ne seras pas seul lors de ton premier spectacle, tu travailleras avec la vedette du moment du Baiser de Dragon. Je ne la connais pas mais elle s’appelle Zaza et d’après Sung, c’est une professionnelle, elle pourra te guider et te conseiller. Ce premier spectacle sera avant tout dédié à te présenter. Le public doit découvrir ce dont tu es capable et ainsi être mis en appétit. Et tu dois rester zen ! Tu es doué ! Il vous faudra sans doute peu de temps pour bien travailler ensemble mais vous aurez quelques jours pour vous accorder. Il ne faudra que deux ou trois jours à ton incroyable mémoire pour enregistrer les informations qu’elle te donnera et que vous répéterez sous l’œil du metteur en scène. A ce propos, tu as rendez-vous avec elle cette après-midi pour discuter de votre passage. Et pour finir, si j’ai choisi cette salle et non une autre, ce n’est pas un hasard ! Je suis un professionnel ! Le meilleur qui soit au monde ! C’est parce les dimensions sont quasi égales à celle de la scène du Baiser. Un tour de reconnaissance et tu auras tes repères. Donc, tu vois, pas de raison de paniquer. »

« - Mais si ! Paniquons au contraire ! Il n’y a pas que cela » hurla t-il alors que pleins de choses affluaient dans son esprit en pleine éruption digne des feux de l’Etna. « Tu veux me faire monter sur scène tout nu ou quoi ?! » Soudain, alors qu’il vit le regard de Vlad s’illuminer de spéculation, Ryo réalisa que son prof était bien la dernière personne à qui il fallait poser des questions rhétoriques de ce genre là. « Euh, oublie ce que je viens de dire » se rattrapa t-il vivement. « Je veux simplement dire que je ne peux pas monter sur scène en collant et en t-shirt. De quoi j’aurais l’air moi ?! Et puis comment vais-je cacher mon identité ? Tout le monde me connaît au Baiser !  Je ne vais quand même pas danser avec un sac en papier percé de deux trous sur la tête ! »

Les yeux de Vlad clignotèrent à plusieurs reprises alors qu’une stupéfaction sans nom se peignit sur les traits de l’homme.


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Message par Anta Mar 5 Nov - 6:23

« - Dois-je en conclure que tu n’as pas pensé à préparer tes costumes et que tu n’as pas songé à la manière dont tu pourrais y incorporer un masque ? » soupira Vlad dépité en se grattant la tête.

« - Comment ça mon costume ? De quoi tu parles ? Sung doit s’en occuper non ? » Un mauvais pressentiment s’empara de Ryo. « Oh non ! Pas ça ! Dis-moi que Sung s’occupe de mon costume !? Il a dit qu’il règlerait tout !! »

« - Ah non, tu as mal compris mon lapin. Sung gère tout ce qui à attrait à la scène et la technique, mais tout ce qui concerne la chorégraphie, les costumes et les maquillages, ça tombe sous la responsabilité du danseur et de son maquilleur s’il en a un » expliqua Vlad calmement bien qu’il sentait un nouvel orage de panique se préparer. « D’ailleurs, en parlant de maquillage, j’ai réfléchi à deux ou trois choses. Tu devrais penser à te procurer de la peau synthétique pour camoufler tes cicatrices pourtant tellement sexy » conseilla Vlad en jetant un œil admiratif sur la balafre qui zébrait la poitrine de Ryo. « C’est dommage, ça te donne tellement de charme… » termina-t-il en murmurant pour se lécher doucement les babines par la suite. « Mais ces traces sont ta marque de fabrique ! Par conséquent, il te faut les cacher. »

« - Aaaaaaaaah nooooooooon !!! » L’orage éclata. Ryo s’attrapa les cheveux et se mit à tirer dessus sans même s’arrêter sur la remarque plus que suggestive de son prof. « Mais qu’est-ce que je vais faire moi !! Il ne reste qu’une semaine pour trouver une idée, trouver une couturière, trouver… »

« - STOP !!! » Le second cri de son instructeur immobilisa Ryo immédiatement. « Je te répète la première règle du showbiz, on ne panique pas peu importe les circonstances ! Alors tu poses ton petit cul par terre, tu lâches tes cheveux avant de te retrouver chauve car c’est pas sexy les boules à zéro, et tu fermes ta jolie bouche. » Ryo s’exécuta en s’effondrant sur place avec toute l’élégance d’un sac de patates. « Hmm, je t’ai connu plus gracieux que ça » se plaignit le pauvre petite professeur qui adorait voir son élève se comporter avec grâce et volupté… « Enfin, passons. Premièrement, vu que ta première représentation est un duo où tu as le second rôle, ton costume n’a pas encore une très grande importance. Il ne le deviendra que quand tu commenceras à effectivement faire du strip-tease. Donc commence déjà dès maintenant à penser à ce que tu pourrais mettre qui soit suffisamment pour ensuite l’enlever avec autant de charme et de sensualité que possible. En ce qui concerne ton costume pour maintenant, tu n’as qu’à penser qu’à l’idée directrice vu que tu ne connais pas encore la musique, le thème et la chorégraphie du morceau que tu vas danser. Pour ça tu dois d’abord penser à quelles lignes de ton corps tu veux souligner » continua Vlad en levant un premier doigt. « Exemple : est-ce que tu veux souligner la beauté de ton visage, option exclue puisque tu te dois de rester incognito, ou alors mettre en évidence ta musculature ou bien encore les proportions de ton corps. » Vlad s’arrêta un instant en fixant l’anatomie masculine de Ryo d’un œil lubrique. Le regard glacial de son élève lui fit reprendre son explication après un raclement de gorge. « Deuxièmement, tu dois vérifier quelles couleurs te vont bien et lesquelles tu dois éviter, soit de par la coloration de ta peau ou de tes cheveux soit parce qu’elles sont inadaptées à la scène. Troisièmement, tu dois savoir si tu vas travailler avec du maquillage ou pas. Tu peux l’utiliser par exemple pour cacher tes traits si tu ne peux pas ou ne veux pas porter de masque avec l’un ou l’autre costume. Mais rappelle-toi que le maquillage a ses avantages mais aussi ses inconvénients, les plus grands étant le temps nécessaire pour le mettre mais aussi pour l’enlever ainsi que le fait qu’il coule dès que tu transpires un peu trop.»

Toutes ces informations qui entrèrent dans les oreilles de Ryô lui donnèrent la migraine. Le débit de Vlad y était aussi pour quelque chose.

« - Vlad… » supplia Ryo en se massant les tempes. « Abrège s’il te plaît et dis-moi ce que je dois faire. Laisse les exposés pour plus tard… »

« - Pour commencer, tu vas aller prendre une douche et t’habiller. Ensuite on ira au Baiser du Dragon pour rencontrer ta partenaire et discuter avec elle des idées que vous avez pour votre show. Tu peux déjà commencer à réfléchir à ton nom de scène, pendant que tu te laves. Je ne pense pas que tu vas entrer, lui tendre la main et lui dire : Bonjour, je suis Ryô Saeba, l’étalon de Shinjuku, le beau et grand City Hunter » termina Vlad d’une voix aiguë, les mains sur les hanches, la tête penchée sur le côté.

« - Oui, tu as raison. Ce n’est pas ce que je veux faire. Mais Vlad… » Ryo leva son regard, mi-désespéré mi-implorant « comment est-ce qu’on choisit un nom de scène ? Car je suppose que comme pour tout le reste, il y a des règles à suivre ? »

« - Pas vraiment des règles » répondit l’instructeur en levant les épaules. « Les artistes prennent leur propre noms souvent, mais pour toi c’est exclu. Pour ceux qui comme toi ne veulent pas être harcelés ou reconnus de part leur mode de vie particulier, ils prennent des surnoms, des noms d’emprunts, des mots ne voulant rien dire. Ton problème, mon chou, c’est que tu es déjà connu avant que tu ne montes sur scène. Tu ne peux donc pas utiliser quelque chose lié à ton métier ou à toi personnellement. Ca serait très suspicieux si tout d’un coup un homme avec ton apparence physique se produit en scène avec le nom de l’Etalon. A coup sûr tout le monde supposera que c’est toi, que tu portes un masque ou non. »

« - Mais qu’est-ce que je peux prendre, moi, alors ? » grogna Ryo en se grattant le nez. « Je n’ai pas d’autre surnom que celui de l’Etalon, et mon appellation professionnelle ne doit pas être entachée par cette stupide histoire !  »

« - Pourquoi ne pas penser à ce que tu veux faire ressentir ? » proposa Vlad, un doigt sur son menton et jouant avec sa moustache, en faisant mine de réfléchir. Ryo le remarqua.

« - Ok, c’est bon, qu’est-ce que tu as derrière la tête ? » demanda Ryo, les sourcils froncés. C’est qu’il commençait à le connaître le zigoto ! Il savait parfaitement quand il avait une idée en tête.

« - Une idée, mais je ne sais pas si elle te plaira. Tu vois, contrairement à la plupart qui font ce métier, toi tu vas éviter le contact avec le public parce que tu ne peux pas risquer qu’on te reconnaisse. Tu ne peux pas te rapprocher. Ton nom doit donc contenir cette idée de distance, une idée de danger par exemple pour que les gens inconsciemment gardent leurs distances. Mais en même temps tu veux attirer la foule, donc il doit aussi y avoir un élément de fascination qui capture l’attention dès qu’ils verront l’affiche. Finalement, vu ta carrure, je choisirais un nom qui démontre également ta force, ta puissance, ta grâce. »

« - Ca fait beaucoup de qualités à trouver pour un seul mot » observa Ryo  en se prenant la tête entre les mains. « Je ne suis même pas sûr que ça existe un mot avec tellement de connotations. A moins que tu n’es une idée, ô grand maître omniscient ? » termina Ryo ironiquement, certain que Vlad n’aurait rien à répondre. Aussi fut-il surpris quand il reprit la parole.

« - En effet, j’ai une idée » Ryo le regarda stupéfait. Vlad lissait sa moustache, fier de lui-même, un sourire satisfait aux lèvres. « Que penses-tu… »  Il laissa sa phrase en suspension, faisant attendre Ryo comme un maître conteur sur le point de révéler le clou de l’histoire. Ce dernier cependant grinçait des dents et se contrôlait pour ne pas attraper son professeur par le cou et le secouer comme un hochet.  « Que penses-tu de la « Panthère » ? » Ryo le regarda, surpris, la bouche légèrement ouverte, une lueur de compréhension dans son regard. Le danger, la fascination, la force, la souplesse, il comprenait à présent ce que Vlad avait tenté de lui expliquer sur la force de son nom de scène. « Non, tu n’es pas une simple panthère… Tu es bien plus élusive que ça, tu es une panthère noire ! » s’écria Vlad triomphalement.


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Message par Anta Mar 5 Nov - 6:24

Ryo resta quelques instants silencieux et songeur. Mentalement il roula le son sur sa langue mais ça ne lui plaisait pas trop. Pourtant il aimait beaucoup l’image de la panthère, il avait un jour plaisanté que si jamais il devait choisir un totem scout pour le représenter, il aurait aimé un félin comme la panthère. Soudain, un souvenir lointain datant de ses années en Amérique quand il traînait dans les cinémas lui revint en mémoire.

« - Bagheera… » murmura-t-il. « Oui, Bagheera. Voilà mon nom, Vlad. Je suis Bagheera, la Panthère Noire. » Ryo vit le sourire poli de Vlad et comprit que le danseur n’avait pas capter la référence. « Allons Vlad, « Monsieur je sais tout », ne me dis pas que tu ne connais pas le classique de Kipling ? Le Livre de la Jungle ? Même Disney en a fait un dessin animé ! » A cette dernière information le regard de l’homme s’illumina, il avait enfin compris. Ryô, quant à lui, eut envie de rire en pensant qu’il avait dû faire référence à un dessin animé pour voir la flamme de la compréhension s’allumer dans le regard de Vlad ! Heureux d’enfin avoir trouvé son nom de scène, Ryo se leva et se dirigea vers les douches en sifflant. Son enthousiasme face au travail accompli ne lui fit pas pour autant oublier de prendre ses précautions et de s’enfermer dans la douche.


<i>Quelques jours plus tard</i>

Ryo sortit de la douche et attrapa sa serviette. Il était fatigué, mais l’eau chaude lui avait permis de se relaxer un peu. Cela faisait maintenant la troisième fois qu’il répétait avec Zaza, de son vrai nom Kimiko, la danseuse vedette de l’instant du Baiser du Dragon. Il l’avait rencontrée l’après-midi après son « examen final » et comme l’avait prédit Vlad, ils n’avaient eu aucun problème à s’adapter l’un à l’autre. Ryo devait tout de même admettre qu’il s’était senti comme le débutant qu’il était lorsqu’il avait vu Zaza à l’œuvre la première fois. Maintenant qu’il s’y connaissait, un peu, il se demandait pourquoi la jeune femme n’avait pas fait une carrière de danseuse  plutôt que d’évoluer dans un cabaret. Peut-être qu’il devrait arranger un entretien avec Vlad ? Il était après tout très connu dans le milieu artistique… Quoique, ce n’était pas une très bonne idée vu comment la rencontre entre les deux s’était passée. Ryo ferma les yeux et revit malgré lui les premiers instants de la rencontre entre Kimiko, Vlad et lui.

Il était arrivé avec Vlad au Baiser du Dragon. Ces derniers avaient reçu la veille de Sung une carte de sécurité pour la porte de l’entrée des artistes, ce qui leur évitaient de devoir faire appel au gardien.

« Oh, pas si vite mon chou » s’écria-t-il  en le retenant par le bras au moment où le nettoyeur avait voulu entrer dans le bâtiment. « Tu n’oublies pas quelque chose ? » continua Vlad en lui tendant une cagoule.

« Mais qu’est-ce que tu veux que je foute de ça ? » rétorqua Ryo sans réfléchir. « Je dois faire un hold-up ou quoi ! »

A cette remarque Vlad tomba à la renverse tandis que derrière lui Corbeau en policer poursuivait Libellule en voleur. « Mais tu te fiches de moi mon chou ?! » répliqua Vlad en se relevant énervé. « C’est pour qu’on ne te reconnaisse pas ! Ou est-ce que tu as oublié qu’ici tu es Bagheera ? »

Ryo le regarda avec de grands yeux avant de glisser sa main dans ses cheveux et de ricaner bêtement en s’excusant. « Mince, j’avais oublié… Je ne suis pas encore habitué à tout ce cirque… » Vlad avait levé les yeux au ciel. Ce que son élève pouvait être pénible par moment… Et pourtant, qu’est-ce qu’il était trognon…

Après avoir enfilé la cagoule de Vlad, qui lui donnait vraiment l’air idiot, ce qui fit rire Vlad malgré lui et ce qui enragea Ryô qui se sentait parfaitement ridicule, ils s’étaient dirigés vers les loges. En chemin il avait aperçu son reflet dans un miroir. Il ressemblait vraiment à un gangster mal fagoté. Ou alors à ces hommes qui se masquent quand ils font du catch. Il se fit peur  à lui-même ! Alors qu’un frisson lui parcourait le dos, il rejoignit Vlad qui l’attendait devant la porte d’une loge. Il vit une petite plaque qui indiquait « Zaza » confirmant qu’ils étaient au bon endroit. Jetant un coup d’œil à Vlad, Ryo avait frappé trois petits coups et, après avoir eu l’invitation, entra. Peut-être aurait-il mieux fait de laisser Vlad entrer en premier… Comme quelques minutes auparavant, il oublia qu’il était supposé être Bagheera et à la vue des superbes jambes de la jeune femme, il s’était jeté dessus. Cette dernière, horrifiée, se mit à hurler. Vlad avait réagi immédiatement en attrapant Ryo par le col.

« Mais qu’est-ce qu’il te prend mou chou !!  Si tu veux me rendre jaloux, c’est réussi ! » s’écria Vlad en enlaçant Ryo dans ses bras et en l’embrassant dans le cou.

La réaction du nettoyeur ne  se fit pas attendre, il échappa à l’emprise de son professeur et se réfugia derrière la belle Zaza. « Arrête de dire des conneries, Vlad !! » hurla Ryo en utilisant Zaza comme bouclier. « Je t’ai déjà dit et répété cent fois que je ne suis pas intéressé ! Quand comprendras-tu que je suis hétéro et fier de l’être !! »

C’est à cet instant-là qu’il remarqua que le corps à demi-nu de la jeune femme contre le sien ne l’avait pas laissé insensible, et que cette dernière s’en était également rendue compte. « Je confirme ce que vous venez de dire » ronronna Kimiko en caressant l’entrejambe de « Bagheera ». « Et à qui ai-je l’honneur ? » continua-t-elle, se retournant et se collant contre son torse. « J’ai toujours eu un faible pour les hommes grands et forts… Mais pourquoi vous cachez-vous ? Ne soyez pas timide voyons et montrez-vous ! » Zaza se mit sur la pointe des pieds et attrapa la cagoule avant que Ryo ne puisse réagir.

« A votre nouveau partenaire de scène, Bagheera, dit la Panthère Noire » intervient Vlad en attrapant Ryo par le poignet et en le soustrayant aux avances très dangereuses de Zaza. « Moi, c’est Vlad, son entraîneur.  Et il est impératif que l’identité de cet athlète reste secrète ! Alors vous serez gentille à l’avenir de garder vos distances et vos mains dans vos poches ! »

Zaza les toisa du regard, clairement contrariée. Il était évident que c’était le genre de femme qui n’acceptait pas facilement un « non » de la part de la gent masculine. Elle n’appréciait pas du tout l’attitude mère-poule de Vlad, et encore moins que celui-ci lui fasse concurrence pour les faveurs de  cet homme dont Sung ne cessait de leur rabattre les oreilles depuis des jours ! Soit disant qu’il serait sa star masculine !

C’est à ce moment-là que Sung et quelques autres artistes du Baiser avaient déboulé dans la pièce, attiré par les cris de Zaza, en demandant ce qui se passait. A la vue de Vlad et de « Bagheera » Sung remercia les autres et les congédia en leur fermant la porte au nez. « Ah, Kimiko » commença Sung en se retournant et en s’adressant à la jeune femme. « Je vois que tu as fais connaissance avec Bagheera et Vlad, son professeur et entraîneur. Au cas où ils ne te l’auraient pas encore dit, tu travailleras avec Bagheera pendant quelques soirs le temps qu’il s’habitue à la scène. Il fait ses débuts dans le show-biz. Je te le dis déjà maintenant, comme je le dirais à tous les employés du Baiser dans les heures à venir, Bagheera a stipulé dans son contrat que son identité reste secrète et en tant que propriétaire de cet établissement, j’ai accepté. » Sung fit une pause, pendant laquelle Zaza murmura qu’elle comprenait bien qu’il était clair que l’idée ne l’enchantait pas du tout. Sung continua sans s’en apercevoir. « Viens, Bagheera, je vais te montrer ta loge et t’expliquer les derniers petits détails. Kimiko, viens chercher Bagheera dans la loge 3 dans une heure et montre-lui notre établissement. Ensuite mettez-vous au travail, le spectacle ouvre dans une semaine. »

Vlad et Ryo avait suivi Sung. Au moment où il se retourna pour fermer la porte de la loge de Zaza, celle-ci lui fit un clin et lui envoya un baiser. Ryo se retint tant bien que mal pour ne pas céder à la tentation et pressa le pas pour rattraper les deux autres hommes. Tandis que Vlad et Sung discutaient des derniers détails, Ryo explora sa loge tout en se martelant l’esprit avec des « Je suis Bagheera ! Je suis Bagheera ! JE SUIS BAGHEERA !! » Il savait qu’il devrait impérativement se contrôler s’il ne voulait pas se trahir. Ce qui venait de se passer avec Zaza ne pouvait et ne devait plus se reproduire !!

Quand il revit sa partenaire de scène, elle lui expliqua ce que l’équipe avait déjà fait en attendant son arrivée. Pendant son explication elle lui avait fait du charme, lui caressant le bras de temps à autre, et au détour d’un couloir avait même essayé de l’embrasser ! Et ce malgré la cagoule qu’il portait encore. Il s’était esquivé en utilisant toute la créativité de son imagination. Depuis ce moment-là, il était sur ses gardes, car il ne doutait pas que Zaza continuerait à le poursuivre. Après Vlad, voilà qu’il devait se protéger d’une femme !! Mais où allait le monde ! Il se le demandait…


Il revint vers le présent. Il se sécha les cheveux et repensa à sa performance pendant la répétition de l’après-midi. Il grimaça. Il avait fait des progrès, mais il ne se sentait toujours pas suffisamment prêt pour monter sur scène. Zaza et les autres danseuses lui avaient affirmé le contraire, qu’il était très doué, mais il avait du mal à les croire. Et dire que la grande première était pour dans seulement trois jours. Rien que d’y penser, il stressait déjà. Il se secoua. Il n’était pas encore là. Mentalement il reprit ses pas en revue et s’autocritiqua.


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Message par Anta Mar 5 Nov - 6:24

Il noua sa serviette autour de ses reins. Ce simple geste lui rappela un instant, quelques jours plus tôt, où il avait été dans une situation presque similaire. Seulement là, c’est Kaori qui avait été devant lui… Kaori… Son cœur se serra en pensant à la jeune femme. Sa gorge se noua tout comme son estomac. Il était sorti de sa chambre, ayant un besoin urgent de se délasser. Il ne s’était pas attendu à ce qu’elle soit encore debout aussi n’avait-il pas pris la peine de s’habiller plus que ça. Il y avait quelque temps qu’il ne l’avait plus vue de si près et ce n’était que là qu’il avait remarqué à quel point elle avait changé. Elle avait maigri, ses joues s’étaient un peu creusées. Sa peau n’avait plus le même teint éclatant qu’elle avait normalement, et il avait noté que ses cheveux d’habitude rebelles pendaient plus qu’avant. Il n’avait pas besoin de consulter un médecin pour s’apercevoir que sa partenaire allait mal. Et il savait pourquoi. Il savait qui était à l’origine de cette tristesse sans nom qui hantait les yeux de la jeune femme. Quand son regard avait croisé celui de Kaori, il aurait voulu hurler sa détresse comme un loup hurle à la mort pendant la pleine lune. Il s’était senti si mal… <i>Oh Kaori… Oh ma douce et belle Sugar… </i> Il se sentait toujours aussi mal rien qu’en y repensant. Mais tout ce qu’il avait eu le courage de faire, ça avait été de continuer son chemin et de s’enfermer dans la douche, mêlant encore une fois les larmes à l’eau qui coulait le long de son corps.

Frottant ses yeux d’une main, il ouvrit la porte menant à sa loge de l’autre, leva les yeux…

« - VLAAAAAD !!!! » hurla Ryo furieux à la vue de son prof, la tête dans sa garde robe, farfouillant dans ses vêtements.  Avant qu’il ne puisse lui sauter dessus pour l’étrangler, l’autre homme avait prit la fuite, plus rapide que Speedy Gonzales, claquant la porte derrière lui. Ryo jura par tous les dieux et les ancêtres, et se jeta à toutes jambes à la poursuite de son prof, n’oubliant toutefois pas d’enfiler sa cagoule. « Vlaaaaad !! » cria-t-il en s’engouffrant à toute vitesse dans le couloir de gauche et prenant immédiatement une droite serrée « si je t’attrapes » continua-t-il en bousculant deux danseuses et un technicien avant de faire un dérapé vers la gauche et de reprendre de la vitesse « tu es un homme mort !! » tout en zigzaguant de gauche à droite et d’un couloir à l’autre.

« - BAGHEERA ! » claqua une voix à une intersection de couloirs qu’il venait de franchir. L’autorité et le mécontentement dans la voix le fit ralentir, s’arrêter et se retourner. C’était Sung. « Premièrement, c’est quoi cette tenue ? C’est un cabaret ici, pas un camp de nudiste ! Deuxièmement, qu’est-ce qui te prend de courir comme ça dans les couloirs, en bousculant tout le monde ?! Troisièmement, on ne crie pas à pleins poumons qu’on va tuer quelqu’un ! Toi, mieux que quiconque devrait le savoir !! »

Ryo, réalisant qu’il été effectivement quasiment nu rougit de plus belle à l’idée que tout le monde avait pu voir ses parties nobles lors de sa course effrénée derrière Vlad. En effet, la rikiki petite serviette avait dangereusement chavirée le temps de sa course poursuite. Les regards pleins de convoitise des danseuses confirmèrent ce fait. La tête basse, il rebroussa chemin, à contrecœur, traînant un peu les pieds et tenant la serviette pour la tenir la plus stable possible. Au détour d’un couloir il vit Zaza, adossée à un mur. Quand elle croisa son regard elle s’humidifia les lèvres et fit sensuellement glisser sa main sur sa poitrine. Son regard de prédateur fit frissonner Ryo qui pressa le pas et se précipita dans sa loge.

« - Excuse-moi, Sung. Vlad est insupportable ces derniers temps. Je l’ai surpris à fouiner dans mon armoire. J’ai craqué… » Sung avait raccompagné Ryo à sa loge. Il entra derrière Ryô et ferma la porte derrière eux.

« - Je pensais que ton self-contrôle valait plus que ça, Ryo » observa Sung en prenant place dans un fauteuil. « Tu sais bien que Vlad n’est pas méchant, il est juste comme toi… enfin, plus ou moins comme toi… » continua le propriétaire du Baiser en se retenant pour ne pas rire de la situation entre le professeur et l’élève. Ryo lui jeta un regard noir mais ne dit rien. Il ouvrit sa garde-robe et l’examina. « Alors ? » demanda Sung. « Qu’est-ce qui manque ? Ta chemise ? Ton pantalon ? Ton caleçon ? » termina-t-il avec humour.

« - Non, heureusement rien de tout ça » répondit Ryo, soulagé. « Il n’a pris que ma ceinture. C’est tout. Je suis sans doute arrivé trop tôt, il n’a pas eu le temps de me piquer autre chose. Je peux lui dire adieu, jamais il ne me l’a rendra. Mais bon, ça aurait pu être pire » conclut-il en prenant des vêtements propres et en disparaissant dans la salle de bain. Une fois la porte fermée, Sung éclata de rire et prit la fuite avant que le nettoyeur ne puisse réagir…
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Message par Anta Sam 7 Déc - 21:41

Chapitre 5 : Une découverte effarante…
Auteur tamia


Kaori se trouvait dans la cuisine. Elle avait décidé de faire le grand ménage dans ses placards. Ca lui permettait aussi de ne pas passer trop de temps avec Ryô qui, au passage, ne s’occupait pas d’elle non plus !
Et dire qu’elle avait échoué, pourtant si près du but, dans sa filature. Bien que, jusqu’à aujourd’hui, elle ne comprenait pas comment il avait bien pu disparaître de la sorte ! Mais elle ne désespérait pas de résoudre cette énigme.
Toujours est-il que son esprit plein d’ingéniosité avait trouvé la parade parfaite ! Et oui ! S’il s’imaginait qu’elle avait laissé tomber son idée de découvrir où il se rendait, il se plantait lourdement. A cette pensée, elle sentit une colère monter en elle et elle s’acharna sur une vieille casserole cabossée dans l’espoir de lui redonner un coup de jeune alors qu’il était plus qu’évident que c’était peine perdue…
Et puis, soudain, un sourire machiavélique se dessina sur ses lèvres…

<i>Flash back</i>

Sa filature n’ayant rien donné, elle décida de rentrer et de se plonger dans un bon bain moussant pour tenter de se relaxer et de réfléchir calmement à l’idée qui avait germée dans son esprit. Elle s’y prélassa un bon moment, détendant ses muscles crispés par les efforts qu’elle avait du déployer afin de suivre son partenaire sans être repérée. Mais elle savait désormais quoi faire. Elle s’insulta de cruche de ne pas y avoir pensé plus tôt ! Parfois, elle ne réfléchissait pas plus loin que le bout de son nez ! Oui, mais voilà, un nouvel obstacle se dressa devant elle : où le placer pour qu’il ne le trouve pas et surtout pour qu’il l’ait tous les jours sur lui ?

« Son holster ? Non, mauvaise idée. Il le repérerait en moins de temps qu’il ne faut pour dire ouf. Et puis, s’il devait se servir de son arme, il pourrait se décrocher… Quelque part sur ses vêtements ?  Non plus. Comment savoir ce qu’il va porter pour retrouver sa chère et tendre ?… Alors où ? »

Et la lumière se fit… Elle avait trouvé… Heureuse de sa trouvaille, elle se mit à rire toute seule en soufflant sur les bulles de savon…

<i>Fin du flash back</i>

Ryô, contre toute attente, n’était pas sorti ce matin. Ce qui la surprit fortement vu que leur appartement n’était plus pour lui depuis quelques temps qu’un abri contre la pluie et le mauvais temps. Et un autre point qui la laissait perplexe, c’est qu’il était affalé sur le divan devant la télé. Au lieu de se plonger dans ses magasines érotiques ou de s’exciter devant un de ses programmes X favoris, il restait là, les membres bien allongés à plat et il regardait le plafond sans bouger. Et il semblait totalement éreinté. Elle avait même surpris une légère grimace lorsqu’il avait changé de position au moment où elle était passé devant lui pour rejoindre sa cuisine. Et, comme toujours, elle ne préféra pas s’interroger sur les raisons de cette soudaine fatigue, lui qui avait un tonus à tout épreuve…
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Message par Anta Sam 7 Déc - 21:41

Alors qu’elle abandonnait sa casserole, un nouveau sourire se montra tandis qu’elle se souvenait de ce qu’elle avait du faire pour pouvoir mettre en place son plan.

Et oui, elle avait tenté durant plusieurs jours de s’approcher de l’objet de sa convoitise. Hélas, Ryô quittait tôt l’appartement et revenait très tard. Il avait pris l’habitude de laisser tomber ses vêtements près de son lit avant de se laisser tomber presque que raide mort dessus ! Un matin, elle avait jeté un œil dans sa chambre. Il dormait comme un loir, ronflant bruyamment comme s’il n’avait pas dormi depuis des jours mais son lit ne semblait pas avoir subi les gesticulations nocturnes de l’excité de service ! C’était comme s’il n’avait pas bougé de la nuit et qu’il était resté dans la même position. Mais elle n’avait pas cherché à comprendre pourquoi.

<i>Flash back</i>

Elle était seule comme tous les soirs depuis cette fameuse nuit où tout avait basculé. Elle regardait la télé sans la voir, plongée dans ses pensées colériques. Elle rageait car son plan été parfait mais elle ne parvenait pas à le mettre en place ! Et puis, elle fut tirée de ses réflexions par le bruit de serrure. Elle leva un œil vers la pendule : 21h15 ! Il faisait des progrès ! Sa « fiancée » serait-elle fatiguée ? Probable qu’elle commençait à avoir du mal à le supporter… Il entra et elle ne manifesta aucun intérêt pour lui. Sans dire un mot, il monta dans sa chambre et elle n’entendit plus rien. Elle crut qu’il s’était endormi. Donc, vers 22h, elle prit la décision de se coucher aussi. Elle éteignit la télévision, les lumières et monta calmement l’escalier. C’est alors qu’elle tomba nez à nez avec lui. Il sortait de sa chambre et ne portait qu’une serviette autour des hanches. Il ne prit même pas la peine de la regarder, passa devant elle et entra dans la salle de bain. Elle en resta scotchée comme à chaque fois qu’elle le voyait peu vêtu… Mais elle s’était ressaisie ! C’était sa chance ! Dès qu’elle entendit l’eau couler elle pénétra, sur la pointe des pieds, dans la chambre de son partenaire. Elle balaya les lieux du regard et tomba sur ce qu’elle cherchait. D’un geste vif, elle s’en saisit, le manipula rapidement et trouva le bon endroit. Ensuite, elle le replaça tel qu’elle l’avait trouvé pour ne pas éveiller ses soupçons et rejoignit très vite sa propre chambre ! Et voilà ! Ce n’était plus qu’une question de temps. De temps ? Non, d’heures…

<i>Fin du flash back</i>


Et ce matin, alors qu’elle terminait de ranger dans l’armoire propre à en luire ses faitouts, elle entendit la porte d’entrée s’ouvrir puis se refermer. Elle dressa l’oreille : la TV était éteinte. Elle se tourna vers l’horloge : 11h56. Elle leva un sourcil. Il sortait quand même aujourd’hui ? Quelle importance ? Désormais, elle était en mesure de suivre le moindre de ses mouvements…

Kaori s’avança près de la fenêtre et vit la mini quitter le garage. Alors il avait pris la voiture aujourd’hui ? Quelle importance alors qu’elle pourrait suivre ses mouvements de l’appartement même ! Ce qu’elle lui avait collé était tout aussi efficace qu’un GPS ! Elle y avait mis le prix mais rien n’était trop cher si ça lui permettait de <i>la</i> trouver…

Lentement, sans se presser, elle termina son rangement. Tout aussi calmement, elle monta dans sa chambre, ouvrit son armoire puis une petite trappe. Elle en extirpa une petite valisette qu’elle ouvrit. A l’intérieur, un écran, quelques boutons et un espèce de petit clavier. Elle s’installa alors sur le sol, contre son lit, un petit sourire en coin. Elle appuya sur un des boutons et l’écran s’alluma, révélant quelque chose qui ressemblait à un plan. Soudain, un point s’alluma et se mit à avancer. Son sourire devint étincelant. Et puis, contre toute attente, la valisette émit un sifflement et tout s’éteignit !
Les yeux de Kaori se rétrécirent sous la surprise.
« Mais qu’est-ce qui se passe ? »
Elle tenta de le remettre en marche mais sans succès. Elle sentit une hargne monter en elle ! Elle agrippa violemment la valise et la secoua.
« Non mais tu vas marcher oui !! Je ne t’ai pas payée si cher pour que tu me lâches maintenant !! A un moment si crucial alors que je touche au but !! NONNNN, JE SUIS MAUDITEEEE !!!! », fit-elle, renversant sa tête en arrière.
Rien à faire, elle était trahie par son matériel. Mais ça ne se passerait pas comme ça ! D’un air décidé, elle empoigna ce gadget inactif et quitta l’appartement…
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Message par Anta Sam 7 Déc - 21:41

Quelques minutes plus tard…

La musique hard rock faisait un boucan d’enfer dans l’enceinte de ce petit magasin d’électronique très high tech. L’employé vérifiait sa caisse au son de la musique. Quand soudain, un fracas se fit entendre le faisant sursauter. Il leva les yeux et constata que la porte de verre avait volé en éclat et que se tenait devant lui une femme avec un regard assassin. Aussitôt il prit peur et se colla contre le mur derrière lui. Elle posa bruyamment sur le comptoir une valise couleur chrome.
« _Ca ne marche pas ! J’ai acheté ce truc soit disant super efficace et ça ne fonctionne pas ! Or, voyez-vous, IL FAUT QUE CA FONCTIONNE !! Débrouillez-vous comme vous le voudrez mais réparez-moi cela ! »
Une goutte de sueur glissa le long du dos du jeune vendeur. Il comprit en un instant qu’il valait mieux ne pas la contrarier mais, malheureusement pour lui, il allait devoir lui donner une réponse qui risquait de ne pas lui plaire…
« _Euh, oui, je comprends votre énervement d’autant que cet appareil est une merveille de technologie. Mais, euh, voyez-vous, ce gadget est bourrée d’électronique et…
_Et quoi ?! Je me moque de savoir ce qu’il y a là-dedans ! Réparez, c’est tout ce que je vous demande ! »
Il ricana bêtement.
« _C’est que… Hi hi hi, je ne peux pas, fit-il en posant une main derrière sa nuque, craignant sa fureur.
_QUOIIII, s’époumona t-elle, sa tête triplant de volume ! Vous savez combien j’ai payé ce machin  et vous me dites qu’il est bon pour la poubelle !?
_Non, bien sûr que non, fit-il en agitant ses mains devant elle. Juste que je vais devoir le retourner à l’atelier pour réparation. Je ne suis pas équipé pour et puis, il est toujours sous garantie. Si jamais il était HS, on vous en donnera un nouveau. »
Kaori se calma instantanément.
« _Et ça prendra combien de jours ? 
_Je vais faire en sorte de le faire passer par les techniciens au plus vite. Disons que je vous rappelle dans 3 jours. Ca vous convient ? »
Elle réfléchit un instant. 3 jours… Encore trois jours à attendre pour découvrir la vérité… Elle soupira de dépit.
« _OK, mais c’est moi qui vous rappellerai.
_Comme vous voulez. »
Après avoir rempli les papiers, Kaori rentra à l’appartement…


Les trois derniers jours passèrent dans une intenable lenteur pour Kaori. Attendre lui était insupportable mais elle ne pouvait pas faire autrement. Elle n’avait pratiquement pas vu Ryô ces 3 derniers jours. Et il semblait agité, chose rare chez lui. Mais aujourd’hui, elle récupérait son « jouet » alors…
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Message par Anta Sam 7 Déc - 21:42

Elle fonça dans sa chambre, jeta sa veste sur son lit avant de s’y asseoir. Prestement, elle ouvrit la valisette et appuya sur le bouton « on » en priant pour que l’appareil fonctionne correctement. C’est avec soulagement qu’elle constata que tout était connecté. Et, enfin, le « point » s’alluma.
Ses yeux étaient fixés sur cette petite lumière. Enfin elle allait savoir où il était. Une peur monta en elle. Il fallait qu’elle soit courageuse. Elle reporta son attention sur l’écran dans le but de suivre la trace de son partenaire.
Pour le moment, il ne semblait pas bouger. Alors, où était-il ?… Elle fit un zoom sur le plan, le localisa et fut surprise de découvrir le lieu. « Le Baiser du Dragon »… Il était dans un cabaret… Elle se tourna vers son réveil. Il était à peine 18h00 ! Que pouvait-il faire dans un cabaret si tôt alors qu’ils n’ouvraient généralement pas avant 20h du soir ?! Serait-ce possible que « sa fiancée » y travaille ?… Elle était sceptique. Après tout, elle l’avait suivit plusieurs jours alors qu’il se dirigeait vers les quartiers chics. Et les filles de petites vertus de ces endroits ne gagnaient pas assez pour vivre là-bas…
Et puis, il lui sembla que le point lumineux, qui représentait donc Ryô, se mettait à bouger. Oui, en effet. Et puis, devant ses yeux hagards et emplis de surprise, le point devint comme fou ! Il s’agita dans tous les sens, en avant, en arrière, à droite, à gauche, en rond ! Et ce à une vitesse incroyable ! Elle eut comme une impression de déjà vu… Elle fronça les sourcils et se mit à rire. Oui, elle savait à quoi ça la faisait penser ! C’était comme si elle se retrouvait devant le jeu vidéo « Pacman » ! C’était à mourir de rire ! Mais que Diable était-il en train de faire ?… A peine eut-elle cette pensée que Ryô quitta le cabaret en mode « vitesse maximale ». Il filait tout droit en direction du centre de Tokyo…

Au bout de quelques rues, elle vit qu’il ralentissait la cadence. Hum ? Il avait du être poursuivi. Et sans doute parce qu’il avait trop ennuyé les femmes de ce cabaret ! Il ne prenait la fuite que dans ces moments-là ! Alors il poursuivait son stupide manège même en ayant une fiancée ? Mais, après tout, peut-être n’avait-il pas de fiancée ? C’était tout de même très étrange de le voir dans un cabaret si tôt ?… Elle haussa les épaules. Inutile de se poser trop de questions ou de se donner de faux espoirs : bientôt, elle saurait à quoi s’en tenir…
Doucement, il arriva dans le quartier commercial. Les boutiques ? Que faisait-il là ? Lui qui refusait tout net de la suivre lorsqu’elle avait envie de courir les magasins, voilà qu’il s’arrêtait tous les trois mètres, sans doute pour observer les vitrines ! Et puis, finalement, le point s’arrêta. Il était entré dans une de ces boutiques de luxe ! Elle tapota sur le petit clavier. Et là, ces cheveux se dressèrent à la base de sa nuque…
« Non, c’est pas possible… Dites-moi que j’hallucine, que ce n’est pas cela ?… Mon Dieu… », murmura t-elle la voix vacillante et étouffée en proie à une émotion si violente que sa lèvre inférieure se mit à trembler.
Sa vue se brouilla et de longues larmes coulèrent sur ses joues. Un froid glacial s’empara de son corps. Ainsi, c’était cela. Voilà pourquoi il ne lui avait rien dit au sujet de sa petite amie. Et voilà aussi pourquoi elle ne parvenait pas à la joindre… La culpabilité… Ses yeux se posèrent à nouveau sur l’écran. Il était dans la boutique d’Eriko… Lui qui ne cessait de dire qu’il ne pouvait pas supporter son amie ! Et elle qui n’arrêtait pas de rabaisser Ryô ! Une rage mêlée à du dépit déferla en elle. Des menteurs ! Même Eriko en qui elle avait une confiance aveugle. Ils n’étaient tous finalement que des menteurs…
Et derrière le voile de ses larmes, elle constata qu’il reprenait la route. Mais, cette fois, il était évident qu’il était en voiture. Comme Ryô était venu à pieds jusqu’à la boutique, il était clair qu’il s’agissait de la voiture de la jeune femme et qu’ils partaient ensemble. Mais pour aller où ?… Elle eut bientôt la réponse : le quartier huppé, encore… Mais Eriko ne vivait pas là-bas ?… Non, mais elle avait tellement de connaissances… Ou alors, pensa t-elle suspicieusement et au bord de la crise de nerfs, ils avaient prévu un endroit pour se voir à l’abri des regards… Et la voiture s’arrêta. Machinalement, elle nota l’adressa avant d’éteindre son appareil et se promit d’aller y jeter un œil. Mais pour l’heure, elle n’avait qu’une seule envie : disparaître. Elle se déshabilla, enfila un pyjama bien moelleux et se terra sous ses couvertures. Sa colère et son désespoir s’étaient envolés au profit d’un sentiment de vide. Oui, il n’y avait plus que le vide en elle. Elle resta des minutes voire des heures les yeux fixés sur le plafond, amorphe et sans réaction avant de finalement s’endormir sur la pensée que tout le monde ne faisait que la trahir et la faire souffrir… Même Eriko qui avait toujours semblé être son alliée…
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Message par Anta Sam 7 Déc - 21:42

Kaori ouvrit péniblement les yeux. Elle se sentait comme dans du coton. Etrangement elle avait la sensation que quelque chose d’important s’était produit. Et elle n’avait pas envie de se souvenir. Pourtant, le voile se déchira et les derniers évènements lui revinrent en mémoire. Son cœur se serra. Eriko et Ryô… Elle entendit alors un bruit très caractéristique : la pluie battait contre sa fenêtre. Super, le temps semblait être comme son humeur. Sans grand courage, elle décida néanmoins de se lever. Elle s’aperçut alors qu’il était 11h. Elle n’en revenait pas ! Elle avait dormi presque 16h ! Il était plus que certain que Ryô ne serait déjà plus là. Tant mieux car elle ne se sentait pas la force de l’affronter aujourd’hui. De plus, une pénible tâche l’attendait : vérifier l’adresse et voir ce qui s’y trouvait. Et il lui faudrait prendre énormément sur elle pour effectuer cette corvée. Mais elle en avait besoin. Pourquoi, elle ne savait pas, mais il le fallait…


Elle était assise au volant de sa civic. La pluie n’avait pas cessé de tomber et battait violemment sur le pare-brise de la voiture. Elle s’était garée à 3 rues de « la garçonnière ». Elle ne voulait pas prendre le risque d’être repérée. Mais voilà, maintenant qu’elle y était, elle ne parvenait pas à se décider. Mais il le fallait. Tel un automate, elle descendit de son véhicule. Elle hâta le pas malgré elle pour éviter d’être trempée jusqu’aux os.
Et enfin, elle se retrouva devant ce « lieu de débauche ».
Elle fut surprise de découvrir une jolie maison avec un petit jardin bien entretenu : des massifs de verdures, des fleurs un peu malmenées par l’averse (ndt : vi, je vois bien Vlad jardiner en petit maillot l’été avec un chapeau de paille sur la tête mdr). Elle s’avança alors remerciant finalement cette journée maussade : il n’y avait pas âme qui vive qui puisse la remarquer et s’interroger sur sa présence. Lentement, elle remonta l’allée bordée de rosiers et atteignit la maison.
Elle s’approcha de la fenêtre et y risqua œil : pas de lumière, pas de bruit, elle semblait déserte. Tout aussi doucement, elle rejoignit la porte. Le plus délicatement possible, elle tenta de l’ouvrir se disant que se serait vraiment un miracle si elle était ouverte. Et, effectivement, elle était close. C’est dans un soupir à fendre l’âme qu’elle sortit de sa poche le petit étui qui contenait l’outillage nécessaire pour forcer la serrure. A peine 30 secondes plus tard, la porte céda. Elle en remercia mentalement Mick : c’est lui qui lui avait appris ce tour de passe-passe…

La porte refermée, elle prit quelques secondes pour écouter et n’entendit rien. Ensuite, elle jeta un regard circulaire autour d’elle. Elle se trouvait dans le salon. Il y avait deux grandes baies vitrées qui donnaient sur deux petits balcons cachés pour le moment par des tentures violacées. Ce salon devait être très lumineux lorsqu’il faisait plein soleil. Les meubles étaient dans des tons chauds mais plutôt modernes. Il y avait des plantes vertes un peu partout ce qui ajoutait une note de couleur et renforçait la beauté de la pièce. Rien ne traînait : pas de poussière, pas de magasines, de verre, de boite de bière vides, de miettes ! Comment cela était possible ?! Chez eux, elle devait constamment batailler pour que son partenaire respecte un tant soit peu leur intérieur ! Et ici, c’était impeccable ! Et l’évidence la frappa : s’il respectait la propreté des lieux, c’est parce qu’il était amoureux et qu’il respectait « sa fiancée » qui n’était autre qu’une de ses meilleures amies ! Il ne la respectait pas elle alors pourquoi s’étonner qu’il ne respecte pas leur appartement… Son cœur n’en finirait donc pas de se briser à cause de lui… Il ne lui restait plus beaucoup de parties intactes… (ndt : si elle savait la pauvre…) Et puis, soudainement, une chose la frappa : cet intérieur-ci, bien que très raffiné, ne ressemblait pas à Eriko. Elle, elle aimait les choses très féminines. D’ailleurs, son appartement en était la preuve. Mais ici ?… Il y avait quelque chose qui…
« Oui, c’est cela, songea t-elle brusquement. Cette maison a un côté masculin ! Alors là, je ne comprends pas ! Ryô n’arrête pas de me dire que je ne suis pas assez féminine et voilà que leur petit nid douillet s’avère être une maison mixte où cohabitent et le côté féminin et le côté masculin ! Et comment Eriko peut-elle accepter de venir se… compromettre dans un lieu qui lui ressemble si peu ?! Je la connais, je sais qu’elle a besoin de se sentir à l’aise dans certaines circonstances mais là, je la vois mal…Ryô lui, il se fout complètement de l’endroit ! Et s’il aime ce genre d’intérieur, pourquoi n’arrête t-il pas de critiquer le notre alors que chez nous cohabitent aussi ces deux styles ?… Je suis complètement perdue… »
C’est alors qu’elle vit une vitrine où étaient exposés divers trophées. Des trophées ?… Un sourcil interrogateur se leva. Tous les trophées de Eriko étaient fièrement exposés dans sa boutique pour attirer le client. Et Ryô, lui, n’en avait aucun. Machinalement, elle se dirigea vers cette vitrine superbement mise en valeur par des néons de couleur.
Et ses yeux s’ouvrirent aussi ronds que des soucoupes ! Des trophées de concours de danse !! Ses paupières clignèrent plusieurs fois et un corbeau passa derrière elle ! Mais… Mais qu’est-ce que c’était que ça ?!! Elle se reprit et s’apprêtait à porter une meilleure attention sur les différentes coupes quand le téléphone se mit à sonner. Elle sursauta et se rendit compte au même moment qu’il y avait du bruit à l’étage. Son cœur s’affola ! Il y avait quelqu’un ! Et si c’était Ryô ? Et il ne faisait aucun doute qu’il viendrait décrocher ce foutu téléphone ! Il ne fallait pas qu’on la trouve ici ! Elle tourna la tête dans tous les sens, cherchant un endroit où se cacher mais cela semblait impossible dans cette pièce ! Et son regard se posa sur une des baies vitrées. Sans hésiter, elle l’ouvrit, la referma et se cacha sur le balcon au moment où la porte du salon s’ouvrit à son tour. Tout à sa panique, elle ne réalisa pas que si Ryô se trouvait dans cette maison, elle aurait été découverte dès son entrée…
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Message par Anta Sam 7 Déc - 21:42

La serviette nouée autour de la taille, Vlad poussa la porte du salon.
« _Oui oui, ça va, pas de panique, j’arrive ! »
Et il décrocha.
« _Allô ?… Ah, c’est toi Igor ! Justement, je pensais à toi mon chou ! J’ai crains que tu ne m’appelles pas à temps ! As-tu pu finalement te pencher sur notre petit projet ? Parce qu’il faut dire que tu as eu là une idée formidable ! Jamais je ne me serais permis de te demander un tel service ! C’est tellement grandiose ! Je suis sûre que même lui ne va pas en revenir ! Oh, c’est vrai ? Tu peux te libérer ?… Aujourd’hui même ? C’est inespéré !… Ah oui, je vois ! C’est vrai qu’il va te falloir ses mensurations ! Je n’avais pas songé à ce détail… Moi, je peux me libérer de suite. Et Toi ? Vers quelle heure ?… »
Il jeta un œil sur la pendule.
« _Ok, ça me va parfaitement. Où nous rejoignons-nous ?… A la boutique, dans une heure ? Ok mon petit chou ! A tout de suite Igor ! C’est formidable, fit Vlad en trépignant comme un gamin ! On va bien s’amuser. Je t’embrasse mon petit lapin. Je vais me faire beau maintenant. Bye !»
Et il raccrocha.


Kaori pestait contre la malchance ! A cause des tentures qui obstruaient la baie vitrée, elle ne parvenait pas à voir ce qui se passait à l’intérieur du salon ni qui était la personne qui avait décroché le téléphone ! Etait-ce Ryô ? Eriko ? Ou quelqu’un d’autre ? Et puis, c’était quoi ces trophées de danse ? L’eau avait fini par transpercer ses vêtements. Mais elle ne s’en rendit pas compte, trop absorbée par sa tâche du moment qui consistait à coller son oreille contre la vitre glacée afin de percevoir la conversation téléphonique. Mais rien à faire ! Ca devait être un super carreau double vitrage de très bonne qualité car rien ne filtrait ! Et cette pluie qui battait le sol du balcon ne rendait que plus assourdissant les bruits environnants ! Bref, elle n’entendait rien !
« C’est pas possible d’avoir autant la poisse », râla-t-elle entre ses dents. « Bon, que faire maintenant pour me sortir de cette galère ? Il est hors de question que je retourne à l’intérieur, que je traverse le salon en saluant le propriétaire des lieux, que j’ouvre la porte d’entrée pour repartir toute tranquille ! C’est pas vrai ! »
Elle se tourna alors pour explorer le dit balcon. Il n’était pas très grand aussi fut-elle très vite près du bord. Elle glissa un œil vers le bas et constata qu’il n’était pas très haut et donnait sur le toit du garage. Elle n’avait pas trente six solutions. Résolument, elle enjamba la rambarde de pierre et se laissa glisser. Oui, mais voilà, la pluie avait rendue la surface de la vieille pierre polie par les ans extrêmement lisse. Elle ne put se retenir et tomba lourdement, les fesses en avant, sur le toit du fameux garage. Elle poussa un cri de douleur. Mais elle n’avait pas le temps de s’y appesantir. Le bruit de sa chute avait peut-être alerté quelqu’un. Très vite elle descendit de son perchoir et s’enfuit en courant…
« Mais il est hors de question que j’en reste là ! Je vais me poster devant la maison et je ferais le pied de grue jusqu’à la nuit des temps s’il le faut mais je découvrirai la vérité ! »
Forte de cette résolution et se moquant éperdument que cette pluie continue puisse lui causer une pneumonie aiguë, elle se plaça sous un poteau de ligne électrique et attendit…


Vlad chantonnait gaiement en songeant à ce merveilleux après-midi qui l’attendait ! Il avait hâte de parler de Ryô à Igor. Il était persuadé qu’il lui serait d’une grande utilité et, surtout, il était quasi persuadé que Ryô n’avait pensé à rien ! Un sourire se dessina sur ses lèvres : cet homme était vraiment exceptionnel ! Son impatience de le voir sur scène se manifestait avec vigueur ! Il ferait un tabac, il en était persuadé ! Mais pour l’heure, il fallait qu’il sorte. Mais avec ce temps de chien, il allait être tout trempé ! Il fit la moue : ces vêtements risquaient d’être tout froissés ! (NDL : MDR !!!) Et il détestait ressembler à un chiffon. Plus qu’une solution : il enfila sa veste multicolore, ouvrit son placard et en sortit un parapluie de couleur rose fluo (NDL : s’il avait été rouge à poids blancs ça aurait été une anémite tue-mouche MDR ! ndt : ah bah mince ! J’y avais pas pensé mdr) et tellement large que trois personnes pourraient tenir dessous sans problème. Paré de son parasol (ndt : vu la taille lol ), il attrapa ses clés et quitta la maison. Sous le porche, il soupira de désolation. Il allait ouvrir son parapluie quand il la vit. Il pencha la tête sur le côté et leurs regards se croisèrent un court instant. La pauvre petite se trouvait dégoulinante sous cette averse digne d’une mousson. Ses cheveux étaient plaqués sur son front et cachaient presque son regard qu’il avait pourtant capté. Ses vêtements lui collaient au corps comme une seconde peau et mettait ses formes en valeur. Bonté divine ! Que cette femme était splendide ! Elle avait un corps magnifique et une grâce décuplée par l’eau qui ruisselait sur elle. Elle était faite pour danser ! Mais il se demanda l’espace d’un instant ce qu’elle faisait là, seule, sous cette averse… Attendait-elle son amoureux ? Elle devait être très amoureuse pour avoir le courage de l’attendre par un temps pareil ! Elle ferait d’ailleurs mieux de rentrer chez elle, elle finirait par attraper un mal, mais bon ça c’était son problème. Il haussa les épaules : le monde était peuplé de gens étrange. Il avança d’un pas, mit le parapluie au dessus de sa tête quand une voix venant de la maison d’en face l’interpella…
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Message par Anta Sam 7 Déc - 21:42

Elle commençait à se sentir frigorifiée. Elle faisait de petits sauts sur elle-même afin de faire circuler le sang dans ses membres endoloris par le froid. Rien ne bougeait, ça lui tapait sur les nerfs. Et puis, enfin, la porte s’ouvrit. Une stupéfaction indescriptible s’empara d’elle. Mais c’était quoi <i>ça</i> ? Un homme s’avança sur le perron. Mais elle ne parvenait pas à croire qu’il s’agissait vraiment d’un représentant de l’espèce masculine ! Il portait un pantalon de couleur jaune moutarde et qui serrait bien son corps, qui semblait plutôt bien fait d’ailleurs. Et sa veste ! Elle ressemblait à un patchwork qu’elle avait vu dans la boutique d’Eriko ! Mais dans le rayon femme ! Elle ne comprenait plus rien ! Et leurs regards se croisèrent. Instinctivement, elle lut beaucoup de gentillesse dans son regard mais fut gênée de l’examen minutieux qu’il pratiqua sur elle. Et puis, il se détourna. Une voix brisa alors le silence.

« _Eh, Vlad ! Si tu venais te réchauffer avec un bon café ? Tu ne vas quand même pas te balader par une météo pareille ? C’est même pas un temps à mettre une grenouille dehors ! (ndt : lol petit auto clin d’œil à moi-même… (NDL : pourtant les grenouilles aiment bien l’eau LOL) Tu sortiras un autre jour ! C’est mon tour de t’offrir l’hospitalité !
_Non mon petit cœur, pas aujourd’hui ! J’ai un rendez-vous super important ! Je ne peux pas le manquer !
_Qu’est-ce qui peut être si important que tu déclines un si bon café ?
_Je dois voir une personne qui doit absolument faire la connaissance de Ryônichou ! Tu comprends ! Je dois absolument lui présenter cet amour ! Je ne remercierais jamais assez le destin de l’avoir mis sur mon chemin ! Ryônichou est un cadeau du ciel ! Je me sens toute chose rien que de penser à lui alors, je ne voudrais pas le décevoir ! (ndt : il se fait des films notre Vlad là je crois mdr - NDL : on dit que l’amour est aveugle… LOL). Mais, on fera cela bientôt c’est promis. Je dois filer, fit-il en envoyant un baiser aérien à son voisin qui l’avait interpellé… »


Le monde de Kaori se brisa derrière elle. Le sang quitta son visage. Elle sentit ses jambes flageoler, ses genoux se mirent à trembler tandis qu’un froid glacial s’emparait de ses veines. Jamais elle n’avait eu aussi froid en elle. Même cette pluie diluvienne ne l’avait pas autant gelée car là, c’était son cœur qui venait de s’entourer de glace. Bientôt, ses jambes ne la porteraient plus… Le ton de la voix de cet homme, ces vêtements colorés, son parapluie rose… Il n’y avait aucun doute, il était gay. Ryônichou…. Ryônichou… Il l’avait appelé "Ryônichou »… Ce mot doux prononcé avec une telle affection résonnait comme un écho dans ses oreilles… « Un cadeau du ciel »… La veste qui venait de chez Eriko… De chez Eriko… Alors c’était pour cela que Ryô s’était rendu chez elle hier… Ce n’était pas pour voir Eriko mais pour cette veste… Ryô avait offert une veste à ce gay…Lui qui ne faisait presque jamais de cadeau en avait fait un à cet homme… Alors, cela ne pouvait signifier qu’une seule chose… Une douleur sourde monta en elle avec la force d’un raz de marée. Ses membres se mirent à trembler violemment sans qu’elle ne parvienne à se contrôler. Elle ferma les yeux, se prit la tête entre les mains, secouant fortement cette dernière espérant chasser la réalité des faits. Non, ce n’était pas possible… Et pourtant, cela expliquerait vraiment pourquoi il n’avait jamais posé les yeux sur elle ni les mains d’ailleurs malgré toutes ces années de vie commune… Et toutes ces frasques avec les femmes ce n’était que pour donner le change car, en fait, Ryô était… Une larme se mêla aux gouttes dégoulinant de son front. Elle ne pouvait pas le dire mais il fallait bien qu’elle se rende à l’évidence. C’est le moment que choisirent ses genoux pour lâcher et elle s’effondra lourdement sur le trottoir détrempé, les mains en avant : Ryô était gay… Elle ferma les yeux et grinça des dents, essayant en vain de retenir ses larmes et ses sanglots. Son Ryô, l’homme de sa vie, l’étalon de Shinjuku, l’homme aux mille femmes… Il était en fait homosexuel… Elle frappa du poing contre le trottoir. Comment avait-elle fait pour ne pas le voir durant tout ce temps ?… Elle aurait dû le comprendre… Et il aurait du lui dire… Pourquoi ne pas lui avoir dit ?… Pour ne pas la faire souffrir ?… Ou parce qu’il avait honte de lui ?… Parce qu’il n’assumait pas son homosexualité ?… Son souffle se coupa, elle suffoquait. Il était gay…

Elle se recroquevilla sur elle-même et se fit aussi petite que possible, son corps secoué par les sanglots et les gémissements de désespoir. Un peu plus loin la voiture de Vlad démarra et disparut en direction du centre de Tokyo. Sur le trottoir d’en face, le voisin de Vlad sortit avec un parapluie, inquiet de la santé de la jeune femme qu’il avait vu subitement s’écrouler l’instant d’avant…
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Message par Anta Sam 7 Déc - 21:43

Chapitre 6: The show must go on…
Auteur: Lifetree


La lumière diminua, plongeant la salle dans le noir. Les conversations s'estompèrent d'elles-mêmes au fur et à mesure que le public se rendait compte que le spectacle était sur le point de commencer. Après quelques secondes le silence régna. Un représentant du Baiser monta sur scène et souhaita la bienvenue aux clients. Il continua ensuite sur le programme de la soirée, annonçant les débuts de la future star de la scène : Bagheera, la Panthère Noire.

En coulisse, Ryo était nerveux. Très nerveux. Il avait du mal à déglutir et frottait constamment ses mains moites contre ses collants qui représentaient la couleur noire de la panthère. Du moins, il l’espérait. Et maintenant que l'instant crucial était arrivé, il ne se sentait pas du tout près pour monter sur scène. Et s'il oubliait sa chorégraphie ? Ou qu'il perdait l'équilibre et ruinait le spectacle ? Ou qu'un projecteur l'éblouissait et qu'il juge mal une distance et s'écrase dans le public ? Un seul faux pas et Sung ne lui pardonnerait jamais l'affront et le préjudice que subirait le Baiser du Dragon. Lancerait-il les créanciers à ses trousses ? Comment expliquerait-il tout ça à Kaori ? Comment lui avouer qu'il était endetté pour une somme bien plus grande qu'ils ne pourraient jamais payer ? Ses jambes flageolaient et la transpiration noya son front. Si sa partenaire apprenait ça, il signait son arrêt de mort. Ce n'est pas avec une massue qu'elle se vengerait, mais avec ses mains nues ou alors son bazooka. Un frisson de terreur parcourut son corps. Kaori avec son bazooka c'était comme un bébé avec une bombe nucléaire : impossible de s'en sortir vivant (ndt : mdr !). Même pour un nettoyeur comme lui. Peut-être n'était-il pas trop tard pour quitter le pays et disparaître de la surface du globe ? (ndt : faut assumer tes conneries mon vieux mdr) Soudain cette idée lui parut bien attrayante. Lentement il commença à reculer, prenant ses précautions pour ne pas attirer l'attention des techniciens et danseurs autour de lui, jusqu'à ce qu'il se retrouve à l'entrée des loges. Personne ne l'avait vu. Personne ne l'observait. Il se retourna précipitamment mais avant qu'il puisse ouvrir la porte insonorisée, celle-ci s'ouvrit et Vlad entra, un énorme sourire aux lèvres. Ryo vit tous ses espoirs s’envoler malgré les efforts de Corbeau et Libellule pour les attraper au lasso. (ndt : mdr ! Ah les braves bestioles lol toujours prêtes à rendre service…)

" Ah ! Ryo ! Tu es là, c'est formidable. Si tu savais quelle chance tu as, Ryonichou. J'ai parlé de toi et de ta prestation de ce soir à plusieurs de mes amis. Ils étaient très enthousiastes aussi je les ai invités à venir à ta première représentation. Et figure-toi que Igor Ivgonovitch (ndt : mais où vas-tu chercher des noms pareils ? mdr) t'a préparé une surprise !"

" Qu-Qui ?" bégaya Ryo qui essayait d'être nonchalant comme s'il n'avait pas juste essayé de prendre la fuite.

" Mais enfin Ryonichou ! Igor Ivgonovitch ! C'est un des jeunes stylistes les plus connus du moment ! Ses créations sont vendues mondialement. Vraiment, tu as un manque de culture qui est impardonnable !" s'écria Vlad en levant les mains et les yeux vers le ciel. "Enfin, passons, on en discutera plus tard. Je venais juste te donner ceci" continua-t-il en tendant un petit paquet à Ryo.

" Qu'est-ce que c'est ?" demanda Ryo surpris et quelque peu méfiant des ‘cadeaux’ de Vlad.

" C'est une surprise !" rigola Vlad. "Ouvre et regarde"

Ryo prit le paquet et défit la cordelette qui le maintenait fermé. Il écarta les plis et regarda curieusement le contenu. Ca semblait être un morceau de tissu de couleur noire. Il l'attrapa et le déplia. Il se rendit alors compte qu'il s'agissait d'un masque de velours représentant les traits complets d'un félin avec des moustaches. Pour être plus précis, c'était les traits d'une panthère noire.

" Donne, je vais t'aider à le mettre" proposa Vlad en prenant le masque avant même que Ryo ne puisse réagir. Il entraîna ensuite son élève vers un coin un peu plus sombre pour pas qu’on voit le visage de Ryo. Ce dernier sentit son cœur s’emballer de panique au contact des mains de Vlad et il espérait de tout cœur que son prof les garde pour lui. Ce n’était pas le moment de le stresser, il le faisait déjà très bien lui-même ! Vlad, se tenant pour une fois tranquille, glissa le masque sur le visage de la future star et le referma. Ensuite il tira de sa poche un miroir qu'il tendit à Ryo. "Tiens, admire-toi" ajouta Vlad en lui faisant un clin d’œil admiratif.
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Message par Anta Sam 7 Déc - 21:44

Ryo prit le miroir sans savoir à quoi s'attendre. Mais quand il vit son reflet, il en fut stupéfait. Il n'arrivait pas à croire qu'un bête morceau de tissu pouvait changer son apparence à ce point-là. Il avait été content du masque qu’il avait réussi à bricoler lui-même, mais maintenant qu'il voyait l'effet du cadeau de l'ami de Vlad, il se demandait comment il aurait pu monter sur scène avec cette piètre imitation d'un félin ! (ndl : un enfant aurait fait mieux, Ryo !) Ce qu'il portait à présent était ce qu'un morceau de verre était comparé à un diamant ! A première vue il n'y avait pas grande différence. (ndl : va prendre des cours chez Eriko, tu reconnaîtra mieux la valeur des tissus ) Pourtant le tissu épousait tellement parfaitement son visage qu'on aurait dit qu'il s'agissait d'une seconde peau. Son premier réflexe avait été de paniquer à l'idée qu'on puisse reconnaître ses traits, mais en s'observant un peu plus attentivement il devait admettre qu'il avait du mal à se reconnaître lui-même. C'était vraiment étonnant ! De plus le velours avait une qualité qu'il n'avait pas immédiatement remarquée. Effectivement il n'était pas noir, mais plutôt d'un noir bleu marin qui changeait de couleur suivant la lumière qui tombait dessus, comme la fourrure d'une vraie panthère pouvait le faire. Ryo était sans voix. Jamais il n'aurait cru pouvoir ressembler autant à une panthère humaine. Il se retourna vers Vlad et essaya d'articuler quelque chose mais sans succès.

" Ce n'est pas moi que tu dois remercier, mais Igor. C'est lui qui a pensé à te faire cette surprise. De plus, figure-toi qu'il s'est proposé pour te faire ta garde robe et tes costumes ! Tu te rends compte ?! Le plus talentueux des élèves d'Eri Kitahara propose de s'occuper de toi ! C'est fantastique non ?" jubila Vlad en frappant dans ses mains de plaisir. Ryo se sentit blanchir sous son masque : avait-il bien entendu ? Eri Kitahara ? Le styliste qui voulait créer ses costumes était un élève d’Eriko ?… Et s’il tombait sur cette folle ? Comment expliquerait-il sa présence auprès de cet Igor ?… Mais il n'eut pas l'opportunité de répondre à Vlad ni à ses propres interrogations que le metteur en scène cria son nom en annonçant que le spectacle commençait dans quelques secondes. "Oh mon Dieu, qu'est-ce que je fais ! Vite, vite ! Tu ne veux pas rater ton entrée ! Allez, dépêche-toi mon chou ! Moi je vais rejoindre à toute vitesse ma place et je t'encouragerais de tout cœur. Courage Ryonichou !" Et Vlad disparut à nouveau par la porte, la refermant derrière lui.

Sans même s'en rendre compte, Ryo fit demi-tour et se dirigea à nouveau vers la scène oubliant qu'il était supposé prendre la fuite. Il n'était toujours pas remis de son propre reflet dans le miroir. Ce n'est que quand un employé le lui enleva des mains, qu'il se rendit compte où il était. Mais avant que la panique ne s'empara à nouveau de lui, on le propulsa sur scène en direction de sa place. Tremblant sur ses jambes, il se positionna et attendit, son cœur battant à du 100 à l'heure. De sa place, à quelque distance de lui, Zaza lui fit un clin d’œil suggestif et lui souffla un baiser. Il ferma les yeux et gémit dans sa gorge : le jour où il aurait son propre spectacle ne pouvait pas venir assez tôt !

Derrière le rideau, le présentateur venait de terminer son speech et se retirait. Ryo vit les lumières à nouveau se tamiser et le silence s'installa encore une fois dans toute la salle. Il sentait que le public était curieux et prêtait encore plus attention à la scène que les fois où il était venu en tant que spectateur. Il prit une profonde inspiration, la relâcha lentement, et se prépara à faire son début au milieu des projecteurs et des paillettes de la gloire. <i>Tant que ce ne sont pas les paillettes du désastre…</i> pria-t-il mentalement au même moment où le rideau se levait.

Des coulisses retentirent des cris sauvages accompagnés d’un roulement de tamtams. Lentement un projecteur s’alluma, imitant le soleil levant, et éclaira le décor de la scène. A l’arrière, des cases. Devant, des fougères et des plantes. Les poteaux de danse avaient été transformés pour ressembler à des palmiers. Le spectateur n’eut aucune difficulté à reconnaître le cliché d’un paysage africain. Les tamtams continuaient leurs rythmes cadencés et les danseuses sortirent des cases comme éveillées de leur sommeil. Sensuellement elles s’étirèrent et se positionnèrent lentement. Soudain le rythme changea et s’accéléra devenant de plus en plus effréné jusqu’à ce que tout d’un coup il se coupa en même temps que la lumière s’éteignit encore une fois. Dans le public, Vlad ressentit la surprise des gens autour de lui. Inconsciemment leurs pouls s’étaient accélérés en même temps que les instruments de musique, et l’arrêt soudain combiné à l’obscurité les laissa essoufflés et s’interrogeant sur ce qui se passait. Vlad cacha son amusement derrière sa main pour ne pas offenser ses compagnons de table. Cette mise en scène était une idée de Ryo. Il devait reconnaître que pour un débutant, Ryo avait un superbe sens du dramatique.
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Message par Anta Sam 7 Déc - 21:44

Avant que la panique ne puisse gagner les clients, la lumière se ralluma éclairant de mille feux la scène où à présent se tenait Zaza, la star du Baiser du Dragon. Des exclamations de surprise et d’admiration accueillirent son entrée sur scène. Elle était magnifiquement vêtue d’un petit top léopard et d’un pagne assorti qui épousaient son corps à la perfection et ne cachaient rien de ses formes. Mais ce qui faisait l’admiration du public, c’était les décorations qui ornaient son corps. Des plumes, des peintures tribales, des bracelets. Bien loin d’être effrayants ou repoussants, tous ces ornements augmentaient sa sensualité et sa grâce et de nombreux gémissements de désir échappèrent des lèvres des hommes présents. Les premières notes de musique résonnèrent dans le Baiser et un silence d’anticipation engloba la pièce.

(PS des auteurs : Africa de Rose Laurens, si vous avez la chanson quelque part, mettez-la en arrière fond, ça aidera à vous mettre dans le bain ^^ )

<i><b> Je suis amoureuse d'une terre sauvage,
Un sorcier vaudou m'a peint le visage,
Son gris-gris me suit au son des tam-tams
Parfum de magie sur ma peau blanche de femme</i></b>

Zaza et ses danseuses entamèrent leur danse. Elle était beaucoup plus cadencée et rapide que ce que les clients avaient l’habitude de voir, mais en revanche elles accentuaient fortement le roulement des hanches et des épaules, et du coup leurs seins se balançaient bien plus qu’auparavant et ce au plus grand plaisir de ces messieurs. Enfin, de presque tous ces messieurs. A la table de Vlad et de ses amis, ils attendaient tous impatiemment l’entrée en scène de Bagheera. Vlad devait tout de même admettre que la « petite » ne se débrouillait pas si mal. Pas mal du tout même. Il avait bien sûr assisté à quelques séances d’entraînement, mais là… Cette manière si sensuelle qu’avait Kimiko de bouger… De glisser ses doigts dans ses cheveux et de faire voler ceux-ci dans tous les sens… De plus, elle arrivait à observer le public si intensément, avec tant d’attention, qu’on ne pouvait qu’être captivé…

<i><b>Africa
J'ai envie de danser comme toi
De m'offrir à ta loi
Africa
De bouger à me faire mal de toi
Et d'obéir à ta voix
Africa</i></b>

Alors que le refrain résonnait et que les premiers applaudissements et sifflements se faisaient entendre dans la salle, Bagheera montra le bout de son nez. Littéralement. Tel la panthère dont il avait adopté l’image, il était caché dans les feuilles d’un « palmier » tête en bas et pieds en haut, et était resté immobile pendant la première strophe de la chanson. A présent il se laissa glisser de quelques centimètres le long du poteau de sorte que sa tête dépasse. Il s’immobilisa à nouveau, tournant la tête d’un côté puis de l’autre, analysant la situation avant de glisser un peu plus jusqu’au milieu du poteau. Entre temps la chanson qu’il avait choisie avec Zaza entamait le second couplet.

<i><b>Je danse pieds nus sous un soleil rouge
Les dieux à genoux ont le cœur qui bouge
Le feu de mon corps devient un rebelle
Le cri des gourous a déchiré le ciel</b></i>

Ryo était accroché au poteau et tremblait légèrement de tout son corps des efforts qu’il devait faire pour rester immobile. Il s’était positionné de manière à avoir la tête à l’horizontal et de pouvoir regarder en direction de sa partenaire. Celle-ci s’était éloignée du groupe et se dirigeait sensuellement dans sa direction. Ryo la vit rouler des hanches et des épaules, ses mains cachées dans ses cheveux, alors que son jolie petit derrière se balançait dans tous les sens. Le pauvre nettoyeur n’eut aucune difficulté à prétendre être hypnotisée par la belle. Elle était vraiment envoûtante dans ce costume ! Autre chose que pendant les répétitions. Si seulement… Oubliant un instant qu’il était sur scène, il s’imagina Kaori à la place de Zaza. <i>Kaori… en jupe courte lui arrivant mi-cuisses… en top avec un décolleté quasi indécent… les cheveux rebelles et en batailles emplumés… son collier raz du cou en coquillage augmentant la sensualité des courbes de son visage et de sa gorge… les lignes et les points de peintures accentuant son corps svelte musclé à souhait…</i> L’image qui se forma devant ses yeux était tellement irrésistible, qu’il en lâcha presque le poteau pour se jeter sur sa partenaire de scène. Ce n’est que quand ses yeux croisèrent les siens qu’il revint à lui. Elle était déjà devant lui et tendait la main pour le caresser. Le refrain se répéta au même moment que sa main se déposa après un moment d’hésitation, comme si cette panthère l’effrayait, sur sa tête entre ses deux « oreilles ». Elle le gratta derrière l’oreille avant de descendre vers sa gorge et de le flatter. Zaza, après s’être humectée les lèvres, fit une pirouette en arrière et se posta face au public, poitrine en avant. Au même instant Bagheera décrocha ses pieds du poteau et fit une acrobatie qui le fit atterrir en style et avec grâce sur ses pieds juste derrière la jeune femme.

<i><b>Dangereuse et sensuelle, sous ta pluie sucrée
Panthère ou gazelle je me suis couchée
Au creux de tes griffes je suis revenue
A l'ombre des cases je ferai ma tribu</i></b>

Bagheera referma ses bras sur la jeune femme et l’attira à lui, dos contre torse. Zaza ferma un instant les yeux, comme si elle se sentait à l’abri et protégée, et posa la tête contre son épaule. La Panthère leva la main et effleura son visage du bout d’une « griffe » avant de la retirer précipitamment. Soudain la jeune femme se mit sur la pointe des pieds et pivota sur elle-même. Bagheera la relâcha un peu et la renversa, tête en arrière, tout en la tenant par la taille, donnant au public une vue imprenable sur ses seins, ce que les hommes remercièrent avec des sifflements, des applaudissements et des cries rauques de désir. Plus vite que l’éclair, ils revinrent l’un vers l’autre et Zaza pivota à nouveau sur elle-même pour faire face au public. Bagheera lui attrapa les mains et les leva au-dessus de la tête de la jeune femme. Il fit ensuite glisser ses mains lentement et sensuellement le long de ses bras, de ses épaules, de son corps, de ses jambes. Ryo, qui se prit à rêver qu’il serrait contre lui Kaori, n’arriva pas à réprimer sa réaction masculine devant un corps aussi parfait que celui de Zaza. Il n’avait jamais ressentit ça pendant les répétitions, mais il n’était pas insensible au charisme et à la sensualité qui émanaient de la jeune femme. A genoux devant elle il releva la tête et la contempla. Le visage de Kaori se superposa à celui de Kimiko et il se perdit encore une fois dans son fantasme. Il s’enroula autour des pieds de la jeune star d’un geste souple, comme un félin apprivoisé, et frotta sensuellement sa tête contre ses jambes, se retenant de justesse de ronronner comme un chat.

<i><b>Africa
J'ai envie de danser comme toi
Et d'obéir à ta loi
Africa !</i></b>

Zaza se baissa un peu. Elle glissa la main sous le menton de Bagheera et du doigt l’invita à se lever. Se dépliant aussi sensuellement que les félins peuvent le faire, il fit glisser son corps le long du sien, ses mains la caressant également. Ces dernières continuèrent leur montée, entraînant avec elles les mains de la danseuse et les levant au-dessus de sa tête. Ryo garda les mains prisonnières d’une main, tandis qu’il faisait glisser son bras autour de la taille de Zaza, la collant contre lui. Il avança son visage à côté de son oreille et lui donna un léger coup de tête. La danseuse se retourna, libérant ses mains, et les fit glisser autour du cou de la « bête ». Bagheera entoura sa taille de ses bras. Puis d’un soudain mouvement du buste, il fit pivoter Zaza par dessus sa cuisse et plongea son regard dans le sien au moment même où les derniers mots de la chanson s’élevèrent.

<i><b>Africa !</i></b>

La salle fut immédiatement plongée dans le noir le plus complet. Mais ceci n’effraya pas la clientèle. Au contraire celle-ci se déchaîna et exprima sa joie avec tant d’enthousiasme que les murs du Baiser en tremblèrent. Sur scène, Ryo relâcha Zaza qui l’observait d’un regard prédateur. Elle n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche que l’éclairage les illumina encore une fois. Elle attrapa la main de Bagheera et ensemble ils firent un pas en avant et firent une révérence au public. Les applaudissements redoublèrent et plusieurs dizaines d’hommes se ruèrent vers la scène, mais le service de sécurité veillait et les arrêta. Faisant une seconde révérence, ils firent quelques pas en arrière et le rideau retomba, les cachant de la salle. Le présentateur annonça la suite du programme de la soirée africaine organisée par le Baiser du Dragon. Etant obligé de quitter la scène pour le prochain acte, Zaza entraîna Bagheera vers les coulisses. Encore sous l’émotion, Ryo se laissa entraîner.
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Message par Anta Sam 7 Déc - 21:44

« Ouf ! » soupira-t-il en s’adossant contre un mur. « C’est fini… Je ne pensais pas que je survivrais… Je suis mort de fatigue » termina-t-il en s’étirant, ne se rendant pas compte que Zaza l’avait manœuvré dans un coin sombre et éloigné du couloir, le positionnant entre elle et un mur.

« Je n’en suis pas si sûr » murmura Zaza en s’avançant et en caressant l’intimité de Ryo. « Tu me sembles bien vivant, Bagheera. » Ryo sursauta, pestant et se traitant d’idiot pour avoir baisser sa garde juste parce que Vlad n’était pas là, mais ne put reculer pour éviter la jeune femme. « Si je te fais une telle impression sur scène, qu’est-ce que ce sera si je te fais une séance privée » lui souffla-t-elle à l’oreille en haletant.

Ryo ne savait plus ce qu’il devait faire. Dos au mur, il lui était impossible de prendre la fuite sans renverser la jeune femme et lui marcher dessus. Il pria pour un miracle et vite, car si elle continuait à le caresser de cette façon, ses pulsions masculines prendraient le dessus et il ne résisterait pas bien longtemps ! Comme si le Ciel était à l’écoute, la porte de derrière s’ouvrit avec fracas et Vlad, comme guidé par un radar, accourut à grandes enjambées.

« Mon chouuuuuuuuuu !!! » s’écria-t-il en voyant Ryo. « Tu étais magnifique Baghi-chou (ndt : mdrrr)!! Tout simplement splendide ! Tu m’as tenu en haleine pendant toute ta performance !! » Réalisant tout d’un coup qui se collait à son élève comme une seconde peau, Vlad se tourna vers Zaza et lui fit un baise main. « Vous aussi ma chère, vous avez été magnifique ! Comme si ces barbares en rut ne vous l’avaient pas fait comprendre » ajouta-t-il avec un clin d’œil. « Je ne voulais pas vous interrompre, je m’en excuse » continua Vlad d’une voix mielleuse qui disait tout le contraire « mais je venais chercher ma petite panthère pour la présenter à quelques uns de mes amis. Mais permettez moi, Mademoiselle, de venir vous parler un de ces jours. J’ai une offre à vous faire et je pense qu’elle vous intéressera… » termina Vlad en attrapant Ryo par le bras et en l’entraînant derrière lui.

Une fois dans le couloir, Vlad ne relâcha pas le nettoyeur, et celui-ci ne protesta pas. Après quelques instants, ce dernier prit une grande inspiration et fit quelque chose qu’il n’aurait jamais cru faire. « Merci Vlad… Merci de m’avoir sauver… » balbutia Ryo gêné et honteux d’avoir dû être secouru par Vlad !

L’homme le regarda par dessus son épaule et lui fit un clin d’œil. « Je prends toujours soin de mes conquêtes » répondit-il en lui lançant un baiser de la main. « Tu ne croyais quand même pas que j’allais renoncer à toi aussi facilement ! »

Une grosse libellule apparut soudainement. Tout d’un coup, Ryo ne savait plus trop bien s’il était autant en « sécurité » que ça avec Vlad dans les parages ! Toutefois il n’eut pas le temps de protester ou de se dégager de l’emprise de son professeur. Ils venaient d’arriver devant sa loge et Vlad ouvrit la porte. Ryo fut soufflé par un énorme cri « BRAVO » qui s’éleva au même moment. Se relevant il vit que sa loge avait été envahie par une demi-douzaine d’hommes et femmes qui tenaient tous une coupe de champagne et l’avait levée en son honneur.

« Allez, entre mon chou » invita Vlad en se retournant et lui faisant signe de le précéder. « Voici les amis dont je t’ai parlé tout à l’heure. Ils tenaient absolument à te féliciter et à te parler. Allez, ne fais pas le timide Baghi-chou ! »

Ryo le regardait avec de grands yeux. Vlad était devenu fou ou quoi ! Il lui avait juré qu’il n’aurait jamais à rencontrer la presse, spectateurs, ou autres ! Et voilà qu’il invitait des gens dans sa loge. Et si l’un d’entre eux le reconnaissait ? Et si son masque tombait et que son vrai visage était mis à nu à la vue de tout le monde ? Non ! D’aucune façon mettrait-il les pieds dans sa loge tant que ces gens y étaient !!

« Ne t’en fais pas » murmura Vlad en se penchant un peu en avant que pour seul Ryo puisse l’entendre. « Ils ont promis de respecter ton anonymat. Aucun d’eux n’essayera de savoir qui tu es. Tu peux leur confiance, je te le garantis. »

Ryo observa longuement son professeur. Il n’avait vu Vlad aussi sérieux qu’à deux ou trois reprises. Et puis il devait bien admettre que malgré tous ses défauts, Vlad était quelqu’un de bien, d’honnête et qui tenait toujours ses promesses. <i>Si seulement il pouvait promettre de me laisser tranquille ! Mais là je demanda la rédemption de toute l’Humanité je crois… ca serait trop beau…</i> Aussi acquiesa-t-il légèrement, déglutit-il aussi bien que possible, et entra dans la pièce.
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Message par Anta Sam 7 Déc - 21:44

Quelques heures plus tard Ryo se réfugia dans la kitchenette qui se trouvait dans une petite pièce à côté de la pièce principale de sa loge. Les amis de Vlad étaient tous très sympathique mais quelque peu étouffant. Il avait fait la connaissance du fameux Igor qui lui avait fait son masque, de Zack, un étudiant en art plastique qui voulait absolument peindre le portrait d’un « si bel homme », de Gregory, un autre danseur étoile qui allait donner une représentation dans quelques jours, de Kono, un ancien élève de Vlad qui était aujourd’hui professeur pour les futurs rats d’opéra, et de Jessica. Jessica le mettait plus mal à l’aise que le reste du groupe combiné. Elle était journaliste.

« Et alors ? On prend la fuite ? » demanda cette dernière en entrant à son tour dans la petite cuisine. « J’aurais cru qu’une panthère serait plus courageuse » taquina-t-elle en levant sa coupe de champagne et en l’invitant à partager la blague.

« Ah, euh, non, bien sûr que non » répondit Ryo en attrapant une bouteille sur le comptoir. « Je venais me ravitailler » mentit-il en levant la bouteille. « Je vous sers ? »

La jeune femme sourit et tendit son verre. « Je n’ai pas eu l’occasion de te le dire de vive voix, avec tout ses requins qui te tournaient autour, mais j’ai beaucoup, mais alors énormément, aimé ton show de ce soir » continua-t-elle en lui faisant un clin d’œil. Sous son masque Ryo se sentit rougir. Il n’avait pas l’habitude de recevoir des compliments, et encore moins de les recevoir d’une belle femme. « Mais une chose m’intrigue. Comment se fait-il que tu sois relégué au second rôle ? Pourquoi ne t’a-t-on pas donné un show rien que pour toi ? Tu remplirais la salle en moins de deux ! »

« C’est que… » hésita Ryo. « Eh bien en fait je ne fais que débuter dans le business. Tout ce que je peux dire c’est que ce n’est pas mon métier » avoua-t-il d’une petite voix. Ryo ne savait pas pourquoi mais au moment où la femme était entrée dans la cuisine, son instinct lui avait soufflé de lui faire confiance, qu’elle allait lui être très utile. Et comme il avait pour habitude d’écouter son instinct, il avait osé faire ce petit aveu. « Je t’en serais reconnaissant si tu gardais ça pour toi » termina-t-il. « J’ai déjà assez honte de m’être mis dans cette situation ».

« Honte ? Honte ?!! Mais quelle honte Bagheera ?! On dirait que tu es né sur la scène tellement elle te va bien ! C’est bien que Vlad nous a dit que c’était ta première performance sinon je ne l’aurais jamais pensé ! Bagheera, tu es une vedette de la scène ! Bien plus que cette ‘Zaza’ ! » s’emporta Jessica en tapant du doigt sur le torse de Ryo pour accentuer ses propos. « Ecoute moi bien Bagheera ! Ta place n’est pas au second rang ! Bat-toi bon sang ! Je connais pas ton vrai visage, mais ce que je peux voir du reste m’indique que tu es Apollon réincarné ! Sais-tu combien de femmes se rueraient dans ce club pour te voir sur scène ? Eh bien je vais te le dire ! Tu pourrais donner trois représentations par soir qu’il y en aurait encore toujours à la porte à attendre de pouvoir entrer dans ce club ! Et je sais de quoi je parle. Je suis journaliste chez Women Today, e plus grand magasine féminin du Japon, et crois moi quand je dis qu’il y a autant de femmes qui se débauchent dans les clubs de chippendales que d’hommes dans les cabarets. Je ne sais pas quel est le pétrin qui t’a amené à monter sur scène, mais remercie ta bonne étoile ! Tu peux faire fortune ! Un an, deux maxi, et tu pourras te frotter aux stars d’Hollywood ! Tu te rends compte ?! Hollywood ! La crème de la crème ! » continua-t-elle avec véhémence, ses yeux reflétant sa conviction.

Mais Ryo n’écoutait plus que d’une oreille. Un mot de tout ce qu’elle venait de lui dire résonnait dans sa tête. « Fortune ». S’il pouvait être millionnaire en un an ou deux, il devrait être capable de rembourser Sung en à peine quelques mois si pas quelques semaines. Fini sa double vie de Bagheera ! Fini les mensonges vis-à-vis de Kaori ! Il pourrait reprendre sa vie de nettoyeur et se la couler douce et pépère tous les jours au lieu de devoir répéter à mort jusqu’à ce qu’il s’écroule. Il allait enfin pouvoir courir derrières les femmes sans plus aucun soucis ! Oui, voilà la solution !

« - Hmm, intéressant tout ça » répondit-il en plongeant son regard charmant et hypnotique dans celui de la jeune femme. « Et comment me conseillerais-tu de m’y prendre ? » ronronna-t-il en se rapprochant d’elle.
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Message par Anta Mer 11 Déc - 6:29

Chapitre 7 : Vous avez dit Bagheera ?
Auteur tamia


Falcon, comme à son habitude, se tenait derrière le bar et faisait son petit ménage. Verres, assiettes, tout était nettoyé, astiqué, briqué, lustré. Les clients du café avaient le bonheur d’être servi dans une vaisselle luisante. Miki s’occupait des clients comme elle savait si bien le faire. Ils s’étaient peu à peu habitués à son géant de mari mais préféraient quand même le voir derrière le bar plutôt que dans la salle. Le voir de trop près était tellement impressionnant, voire même terrifiant. Pourtant, il était discret et essayait de se faire petit. Mais, bien sûr, c’était peine perdue… La scène semblait banale. Pourtant, pour quelqu’un d’averti, il était évident que quelque chose tracassait ce bon vieux Umi. Il n’était pas à ce qu’il faisait. La preuve, cela faisait bien 15 minutes qu’il essuyait la même assiette et au même endroit…

Miki souriait en accueillant les nouveaux arrivants. Elle prenait leur commande, les servait aimablement. Elle avait toujours un mot gentil pour eux. Mais, en la regardant de plus près, il était évident que son sourire s’arrêtait à ses lèvres. En temps normal, la jeune femme avait le sourire dans les yeux. Mais, pas en ce moment. Tout comme pour son mari, il fallait bien la connaître pour s’en apercevoir. Pourtant, c’était le cas. Elle était préoccupée. Elle rejoignit son époux de l’autre côté du bar…

Elle poussa un gros soupir à fendre l’âme ce qui fit lever la tête de Falcon dans sa direction.
« _Qu’est-ce que tu as, lui demanda t-il en sachant déjà ce qu’elle allait lui répondre.
_Mon chéri, tu sais très bien ce qu’il y a ! Toi aussi tu n’arrêtes pas d’y penser ! Je te connais ! Derrière ton self-control je sais que ça t’inquiète autant que moi !
_Miki…
_Je sais ce que tu vas me dire, que ce ne sont pas nos affaires et bla bla bla mais, moi, j’ai besoin d’en parler, répondit-elle sans pour autant élever la voix et ainsi éviter aux clients d’entendre leur conversation. »
Il soupira.
« _Tu as raison. Je suis inquiet moi aussi, je l’admets.
_Ah ! C’est bien de le reconnaître.
_Mais que pouvons-nous y faire ? Tu sais très bien que je suis pas du genre à me mêler de la vie des autres.
_Je sais bien que tu voudrais rester neutre mais voir Kaori dans cet état me brise le cœur ! Le pire, c’est qu’elle se confie toujours à moi en temps normal mais là, rien ! J’ai essayé de la faire parler mais en vain. Pourtant, là, c’est vraiment grave. Cela fait des semaines que nous ne les voyons plus ensemble. Ryô, quand il vient, c’est toujours assez tard et sans elle. Et elle, elle vient toujours le matin, comme d’habitude, mais totalement seule ! Et puis, tu as remarqué ? Ryô ne me saute plus dessus ! Ou si peu ! Ca faisait des années que je souhaitais ça, mais maintenant je t’avoue que son comportement me fait peur. J’ai demandé à Mick s’il savait quelque chose mais lui non plus ne sait rien. Et ça l’inquiète autant que nous. Et puis, Kaori est encore plus défaite depuis quelques jours ! Je ne sais pas ce qui a bien pu se passer mais en tout cas, ça lui a fichu un sacré coup au moral ! C’est à peine si elle ne déprime pas… Quoique… Enfin, c’est comme… comme si… »
Elle se tut de peur d’exprimer sa pensée mais Falcon finit sa phrase à sa place.
« _Comme si elle avait perdu tout espoir…
_Oui… »
Et elle se blottit dans les bras de son mari, surpris et quelques peu gêné de cet élan d’effusion au milieu du café, totalement impuissante et découragée. Tous les deux étaient là et ne comprenaient pas ce qui avait bien pu éloigner City Hunter l’un de l’autre. Le lien qui les unissait s’était comme effrité. Kaori avait perdu sa joie de vivre si communicative et Ryô se semblait plus s’intéresser aux filles. Tous ces éléments mis bout à bout ne présageaient rien de bon. Aujourd’hui tous les amis craignaient pour leur avenir. Que s’était-il passé ?…


Quelques minutes s’écoulèrent où ils tentèrent de retrouver un semblant de sérénité. Quoi qu’il puisse se passer dans l’avenir, ils ne pouvaient pas rester là à déprimer sur le sort de leurs amis. Ca ne servait à rien. Tout au moins tant que les choses ne se seraient pas éclaircies. C’est là que Reika entra.
« _Bonjour vous, lança t-elle avec un entrain qui contrastait avec l’humeur maussade des tenanciers ! Comment ça va ? Moi, j’ai une pêche d’enfer ! Tu m’apportes un café, s’il te plait Miki ? Je m’installe à une table, j’attends une amie.
_Bonjour Reika, se força t-elle à répondre face à cette bonne humeur. Oui, pas de problème, je t’apporte ça tout de suite. Je prépare quelque chose pour ton amie ?
_Non, attendons qu’elle soit là, je ne sais pas ce qu’elle va prendre.
_D’accord. »

10 minutes plus tard, Miki s’aperçut qu’elle serait en manque de café moulu alors elle envoya Falcon dans la réserve avant d’être vraiment embêtée. C’est ce moment que choisit une jeune femme pour entrer. Miki la salua. Cette dernière lui rendit son bonjour tout en jetant un regard circulaire dans le café. Puis ses yeux se posèrent sur une personne, un sourire se dessina sur ses lèvres et elle amorça un pas dans sa direction.
« _Reika ! Bonjour ma grande, fit-elle en embrassant avec effusion son amie. Ca faisait vraiment un petit moment qu’on ne s’était pas vues ! Comment ça va, fit-elle en s’asseyant.
_Bonjour, je suis heureuse de te voir aussi Jessica. Et je vais très bien.
_Je ne connaissais pas ce café. Mais il faut dire aussi que je viens assez rarement dans Shinjuku. Toi, c’est différent, tu travailles ici. Tu viens souvent ici ?
_Oui, les propriétaires sont des amis. Et le café est excellent ! Tu bois quelque chose ?
_Hum ?… Quelque chose de frais. Un jus d’orange, ça sera très bien.
_Miki, s’il te plait, tu peux m’apporter un autre café et un jus d’orange pour Jess ?
_Oui, tout de suite. »
C’est à cet instant précis que Falcon repointa le bout de son nez, dominant de toute sa hauteur le frêle corps de sa femme. Jess, entendant ses bruits de pas, se tourna et avisa le géant chauve derrière le bar. Son visage devint livide quand elle rencontra la paire de lunettes noire. Elle eut un mouvement de surprise et glissa de sa chaise pour finalement se retrouver par terre. Reika se leva prestement et se pencha par-dessus la table :
« _Mais, Jess, qu’est-ce que tu fais là ? Qu’est-ce qui se passe ? Tu te sens mal ? Ne reste pas sous cette table voyons ! Lève-toi ! »
En fait, Reika avait tellement l’habitude de Falcon qu’elle ne réalisa pas du tout que c’était lui qui avait effrayé son amie. La tête de cette dernière refit surface de sous la table toujours aussi pâle et elle pointa un doigt discret dans la direction de l’homme.
« _Qu’est… Qu’est… Qu’est-ce que c’est que ça ?… C’est qui lui, bafouilla t-elle. »
Reika tourna légèrement la tête et un sourire se dessina sur ses lèvres. Miki, qui posait à ce moment précis la commande sur leur table avisa le changement de couleur du teint de l’amie de Reika et comprit de suite ce qui se passait. Elle posa son plateau et l’aida à se réinstaller sur sa chaise et, très calmement, sans même se retourner vers son époux :
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